il Campiello

[Stef*]

Voici quelques ténèbres de l’Histoire enfin décantées.
Napoléon est bien mort empoisonné à Sainte Hélène.

Mais il faut vous blanchir, Gouverneur Lowe,
ainsi que votre souverain George IV.
Messieurs les Anglais, comment a-t-on pu vous soupçonner!

Il faut également vous innocenter, Général Montholon.
L’argent et les fesses de Dame Albine ont assez embobeliné les Sherlock Holmes de tout poil.

C’est Venise qui a empoisonné le Roi d’Italie.

L’Aigle a terrassé le Lion.
Le Lion eût le dernier mot.

Voici en résumé ce que nous conte "1807".

Que l’historien et le scientifique se rassurent: c’est un roman.

Yves Jégo nous convie à la suite de l’Empereur lors de son unique séjour dans la Sérénissime.
Du 29 novembre au 8 décembre 1807.
Dix jours qui marqueront pour toujours Venise dans sa chair et dans son sang.
La Dominante ne connaitra plus jamais pareille transformation.

L’intrigue est un peu faible.
Le rythme trop haché.

Reste aux amoureux de Venise la bonne occasion de se repasser les faits principaux qui émaillèrent le séjour impérial
et de se remémorer les changements d’ordre militaire, politique, économique, religieux et les modifications de l’espace urbain.

L’opportunité en outre de croiser Paganini, la belle et mystérieuse Nahir de Lusignan
et Robert Fulton, même si en cette année 1807, ce dernier a bien autre chose en tête.

“Vive le protecteur du peuple! Viva il Re!"


Voici donc évaporé un des mystères voilant les dernières heures de Napoléon.

Mais ce corps aux Invalides?
Est-ce bien celui de l’Empereur?
On raconte que sa dépouille est à Westminster.
On prétend que sous le Dôme dans le sarcophage vermeil dort un certain Cipriani.

Cipriani, dites-vous !?!
Un ancêtre des Cipriani?
Bellini et carpaccio?
Le Harry’s Bar, quoi!?!

Venise!
Encore et toujours Venise!

1807
Yves Jégo
Timée Editions
ISBN: 978-2-35401-283-0

PS pour les Campiellistes... Vers la fin de l'histoire, une erreur qui se répète par deux fois.
Je suis sûr que vous mettrez l'oeil dessus! On ne se refait pas ...

Note perso:

[Albinoni]

Un petit livre qui se lit vite et bien. Mais aucune comparaison avec le Commissaire Tron.............

Note perso :

[Lili]

Mais où vous prenez encore le temps de lire en ce moment

Stef encore ça se comprend...
Il n'a rien à faire
Mais toi Albinoni, tu m'épates

[Barocco]

merci Stef...à lire sans faute sans doute..pour décembre prochain?????

[spritz]

A lire AVANT décembre, parce qu'en décembre....

[Barocco]

oui oui...Spritz...c'est à avant décembre que je pensais..en disant "pour décembre"...

[Gérard]

Stef , au top .
Napoléon , un voilà quelqu'un de démesuré .
Le plus grand maître d'énergies de toute l'Histoire notre pays : de Gaulle en était secrètement jaloux , il lui a toujours manqué le vide - amour secrète et habit de lumière de l'Insulaire - à ce dernier . Son épigramme sur l'autre militaire est terrible : la foudre vengeresse s'y abat , comme une exagération impitoyable qui se déploie .
Il a emmené 1 million de Français à Moscou , et à pied , installé une logistique incomparable sur des milliers de kms , en savait tous les emplacements , a posé son prose dans le fauteuil du tsar , désirait la paix avec les Russes , a façonné toute la plus grande littérature française , celle du 19ème siècle en lui offrant toutes les audaces possibles à son image , quand on sait qu'il y en a qui font un jogging-maxi de 2 , 3 kms , pas plus .
L'hiver a eu raison de lui .
Et nous a laissé le livre merveilleux et les personnages extraordinaires de Léon Tolstoï , comme la seconde vague du ressac maritime de la Grande Armée .
1807 , c'est l'apogée de l'Empire . Waterloo n'est pas en vue , et même s'il l'était qu'y changerait-il ?
En 1793 , à Toulon , il était seul , avec sa mère . C'était son point de départ .
Son livre fétiche : les "Liaisons" de Laclos , un artilleur comme lui .
Le Rochellais y expose les raisons essentielles et le ressort secret de tout , c'est le détonateur en chef de la Révolution plus que la prise de la Bastille qui , elle , n'en est qu'un des évènements . Le désir . Ce moteur de toutes les transgressions .
Napoléon , c'est d'abord le ramassage puis l'incarnation du désir à son apogée et jusque dans ses extrémités .
Il a rencontré l'Europe , lui : elle a fini par le délaisser .
A Sainte-Hélène , il ne devait pas vraiment en souffrir , ayant par ce qui lui semblait désormais du passé déjà touché en de multiples occasions les rives secrètes de sa véritable passion .

[babeth]

Reconnaissons-lui, entre autre, l'unification des poids et mesures, mais pour le reste, oui, il a "emmené" la moitié de l'Europe se faire trouer la paillasse, juqu'aux Marie-Louise de 14 ans qui n'ont connu d'égaux que sous....Hitler, jusqu'aux gosses chair à canon....beaucoup de femmes n'aiment pas les grands hommes des hommes !!!

[Gérard]

Hitler et Napoléon n'ont rien à voir l'un à l'autre .
Leur gémellité supposée est un traditionnel lieu commun , une erreur de parallaxe , un désaxement historique , une vue de l'esprit .
Ce n'est qu'un avis personnel .
Le Corse était un voluptueux .
Les femmes ont des amours difficiles .

[Albinoni]

[Lili]

Ah bon je suis rassurée

[Gérard]

.... Bonaparte n'est point mort sous les yeux de la France, il s'est perdu dans les fastueux horizons des zones torrides. L'homme d'une réalité si puissante s'est évaporé à la manière d'un songe ; sa vie, qui appartenait à l'histoire, s'est exhalée dans la poésie de sa mort. Il dort à jamais, comme un ermite ou comme un paria, sous un saule, dans un étroit vallon entouré de rochers escarpés, au bout d'un sentier désert. La grandeur du silence qui le presse égale l'immensité du bruit qui l'environna. Les nations sont absentes, leur foule s'est retirée. L'oiseau des tropiques attelé, dit magnifiquement Buffon, au char du soleil, se précipite de l'astre de la lumière, et se repose seul un moment sur des cendres dont le poids a fait pencher le globe.
Bonaparte traversa l'Océan pour se rendre à son dernier exil ; il s'embarrassait peu de ce beau ciel qui ravit Christophe Colomb, Vasco et Camoëns. Couché à la poupe du vaisseau, il ne s'apercevait pas qu'au-dessus de sa tête étincelaient des constellations inconnues ; leurs rayons rencontraient pour la première fois ses puissants regards. Que lui faisaient des astres qu'il ne vit jamais de ses bivouacs et qui n'avaient pas brillé sur son empire ? Et néanmoins, aucune étoile n'a manqué à sa destinée : la moitié du firmament éclaira son berceau ; l'autre était réservée pour illuminer sa tombe . "
Chateaubriand
Essai sur la littérature anglaise 1838 .
J'aime à la passion ces Vénus anadyomènes , comme celle en cache sur la couverture de cet ouvrage brillant , et surtout l'instant où leur beauté éclate uniquement dans leur geste langoureux et leur regard retenu ou autrement introspectif auquel bien sûr je ne comprends absolument rien du tout .
Aimer , c'est un peu rien piger , ignorer : ça m'va !
http://www.youtube.com/watch?v=E2JRuLTl6gA

[Danielle]

Stef* a tout dit...de l'intrigue..

c'est un livre agréable, sans grande densité, mais qui fut le bon compagnon d'une après-midi pluvieuse partagée entre douces dégustations et lecture.
Venise, bien sûr et avant toutes choses , tous ces détails qui se sont fixés dans nos mémoires et qu'il fait bon ressusciter le temps d'une lecture.

[dominique M.]

pour Napoléon ... un chef de guerre, et pas un défenseur de la France, donc rédhibitoire pour moi quoiqu'il ait pu faire de positif par ailleurs (ou d'ailleurs sans doute faire faire par d'autres ....)

je vais vous mettre tous d'accord: et ce qu'il a fait à Venise, cela vous agrée?

[spritz]

TO avec toi Dominique!