Blandine
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Posté le : Mar 21 Avr 2015, 20:15:56 Sujet du message: Venise et la Révolution française |
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Venise et la Révolution française
Collection Bouquins.
Je ne suis pas certaine que le livre soit toujours édité, mais, vous le trouverez peut être, comme je viens de le faire, chez un bouquiniste. Un belle acquisition !!!
Au XVIIème siècle, L'Europe n'ayant plus vraiment besoin de son appui, Venise avançait à grands pas vers l'abime. Difficultés extérieures, conjoncture intérieure défavorable mais surtout immobilisme politique.
Au XVIIIème, son déclin était inéluctable, même si elle offrait l'image d'une grande stabilité politique. Bien sûr, cette cité, si secrète et si fière de ses prérogatives, présentait encore de beaux restes : ville phare de la musique et de la peinture, ville-Etat dont la (subtile) diplomatie faisait depuis toujours l'admiration de l'Europe.
Ses ambassadeurs observaient et rapportaient fidèlement à leur gouvernement ce qui se tramait dans le monde, hors de la cité lagunaire.
C'est ce que firent du 22 janvier 1786 au 9 juin 1795, alors que la France s'embrasait et se transformait en profondeur, trois ambassadeurs en poste à Paris (I Andrea Dolfin, Antonio I Capello et Almoro I Alvise Pisani).
Ils rédigèrent chaque semaine plus de 470 dépêches relatant par le menu les évènements français.
Un travail très impressionnant, et in fine des témoignages précieux : la Révolution française vue à travers le prisme de ces ambassadeurs vénitiens.
Bien difficile de choisir, sans les simplifier ou les réduire, quelques extraits de ces dépêches. Juste quelques mots sur ces étonnants diplomates-épistoliers.
Dolfin, par exemple, montre dans ses dépêches sa sympathie pour Necker et rapporte aussi bien les premiers succès des vols en montgolfière que l'affaire du collier de la Reine.
Alvise qui assiste à Bordeaux à la fête de la Fédération se déclare impressionné par l'enthousiasme révolutionnaire. Proche de Louis XVI et ami de Fersen, il prend soin toutefois de ne pas se laisser impliquer dans les divers plans de fuite de la famille royale.
Pisani, lui, semble proche des Feuillants et favorable à un changement de régime, mais sans remise en cause de l'institution monarchique, l'Angleterre étant à ses yeux le modèle le plus adapté pour cela. Il assista le 10 août 1792 à la chute de la monarchie et fit du reste ce jour là preuve de courage en cachant dans sa demeure une vingtaine de personnes qui fuyaient les massacres des Tuileries.
Ce livre est un énorme pavé (impossible de l'engloutir en quelques heures même si l'appétit est grand).
Plus de 1000 pages, les ambassadeurs écrivant tous les jours et très longuement, qui n'en demeurent pas moins un document assez étonnant.
http://instants.over-blog.com/article-23953288.html |
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