il Campiello

[Virginie]

Un tableau de Tiepolo d'un million d'euros a été retrouvé à Portogruaro. Il fait partie de 90oeuvres d'art récupérées, dans le cadre d'une enquête (qui a duré bien 9 mois) dirigée par les Carabiniers du Nucleo Operativo du Comando Provinciale de Pordenone. Ce butin date d'un vol commis il y a 6 ans à Rome...

La suite dans le Gazzettino de l'après-midi

[Pietro]

Il y a quelques jours - je crois que c'était le 23 mai - j'étais à Paris pour affaires, et, n'ayant rien à faire dans l'après-midi, j'ai fait un tour à l'ho^tel Drouot pour voir une vente aux enchères de dessins anciens:


Il y avait notamment un Giambatista Tiepolo, une "Adoration des Mages" de la collection Orloff (amiral russe ayant notamment porté sa flotte à Venise), qui a fait 10.500 €. Pas trop cher pour un vrai Tiepolo...



Et puis un Piazzetta parti pour moins.

Je n'avais pas un kopek en poche sinon j'aurais peut-e^tre fait une folie... un Salvator Rosa pour 2800€ ...

[Gérard]

Que faisait Alexeï Orlov dans la rade de Venise ?
J'en sais rien .
Et par où sont passés les Russes pour arriver jusque là ?
Mystère !
La tsarine aimait particulièrement les Grigori ! Goûteux .
Chaud devant !
On leur doit le terme " bistrot " .
J'ai soif .
D'apprendre .
Personnellement , je n'ai jamais dégusté le veau Orloff ! Aucune idée du goût qu'il peut avoir . Aucune .

[Pietro]

Je crois que les Orloff (ou Orlov) étaient à l'origine des sous-officiers dans le régiment qu'entraina la Grande Catherine pour faire son coup d'état et renverser son mari.

L'un d'eux devint favori de la Tsarine et amiral.

La Catherine entreprit la reconque^te de la Crimée et soutint les Grecs orthodoxes dans leur révolte contre les Turcs. Elle envoya notamment une flotte avec l'amiral Orloff qui passa un an et quelque dans les Cyclades, hiverna en partie à Corfou et alla faire un tour à Venise.

[Gérard]

Pourvu que Ekaterina-Cecilia la tsarine ne fréquente jamais un Orlov .
Il en reste , paraît-il .
Sinon , on est cuit .
Comme le veau du même nom .
Finalement , dans la jet-set , je suis presque certain que personne ne sait qui étaient les Tiepolo .
Et la beauté de leur grand Art .

[Pietro]

Mais la Cécilia-Ekaterina a déjà annoncé à toute la presse italienne juste après les élections qu'elle serait plus souvent avec Richard Attias à Miami qu'à l'Elysée.

Curieusement on n'en a pas parlé en France.

C'est bien la première fois qu'on annonce un président cornu dès le départ. Son slogan potentiel: "votez cocu" ...

[Gérard]

C'est curieux cette mode de dérober les oeuvres d'Art , qui sont à la fois patrimoine personnel des possessseurs mais aussi comme un bien appartenant à tout un peuple , à toute une nation , figurant , surtout comme les Tiepolo , le génie artistique d'un pays .
Là aussi , quel abaissement !
Quel abaissement !
Pierre le Grand , Elisabeth et Catherine donnèrent aux Russes le goût des grandes collections artistiques . La flamboyance !
Cet attrait particulier .
Curieux , c'truc là !

[Pietro]

Une peinture volée de Tiepolo est plus ou moins invendable à moins de la garder 2 siécles au frais.

Voir le Canaletto du comte Falk volé naguère vers 1999 et restitué quelques mois après.

Pour ce qui est de les conserver on peut avoir de sérieux doutes sur la capacité des gouvernements locaux et nationaux depuis disons 130 ans au moins de les conserver dans des conditions décentes.

[Gérard]

.... la statue équestre en bronze de Louis XIV , celle qui se trouvait à Vaux le Vicomte , près de Melun .
Dur , dur d'être un pillard !
Franchir le portail , les douves profondes à l'aller , les douves profondes au retour , le portail cette fois ouvert pour transporter ce léger chocolat de Pâques de quelques tonnes , faut l'faire !
Et qu'en faire ?
On la retrouva dans un jardin en Belgique .
Les chenapans étaient au bout du Rouwaterloo .
Le comte de Vogüe récupéra son précieux bien .
Amis escrocs et assimilés , laissez donc tous ces chefs-d'oeuvre et joyaux à leurs heureux propriétaires !
Qu'on en profite !
Voici l'histoire :
" Pendant la nuit du 23 Juin 1998, au château de Vaux le Vicomte, de mystérieux visiteurs emportent, en dépit des systèmes de sécurité et de l'intervention rapide du propriétaire, le Comte Patrice de Vogüé, une statue équestre de Louis XIV. Ce bronze, sculpté par Girardin en 1699, est une perte immense pour le patrimoine français comme pour le propriétaire.
C'est l'OCBC, l'Office Central de lutte contre le trafic des Biens Culturels, qui va se lancer sur la piste de cet objet, mais aussi de centaines d'autres dérobés entre 1998 et 2000, par ceux qui deviendront bientôt connus sous le nom du "gang des châteaux". Un gang qui a pillé les plus belles demeures pendant trois ans, pour alimenter, via la Belgique et les Pays-Bas, les collectionneurs fortunés de l'étranger, qui ignorent l'origine criminelle des objets de leur passion.
Filatures, écoutes, enquêtes, mèneront les limiers de l'OCBC à un triste personnage, le commanditaire des cambriolages et receleur de ces trésors, Cornélius Martens. Certains des objets seront retrouvés. C'est ainsi, que dans des conditions rocambolesques, le commandant Darties mettra enfin la main sur ce bronze unique de Vaux le Vicomte, sous le garage d'un pauvre pavillon de banlieue belge . Louis XIV fut donc retrouvé et retourné à son propriétaire, à Vaux le Vicomte. C'est jour de fête au château. Mais des centaines d'autres objets ne retrouveront jamais leur lieu d'origine. C'est un véritable pillage en règle du patrimoine français qui a été fait pendant ces trois années. Le gang, ainsi que son cerveau, ont depuis été arrêtés et condamnés à des peines exemplaires par leur importance. "