il Campiello

[bandjo]

Je porte humblement à la critique de la docte académie du Campiello ma piètre biographie de l’illustrissime Tiepolo ; commentaires et corrections seront reçus avec gratitude en mp ou sur ce post :wink:

Giovanni Battista Tiepolo (1696 - 1770)

Tiepolo est incontestablement le lion de la peinture rococo italienne. Il est le grand peintre de décors que s’arrachent les cours européennes au XVIIIe siècle. Son art célèbre l’imagination en transposant le monde de l’Antiquité et les légendes sacrées du christianisme dans une peinture aux compositions grandioses et théâtrales. Sa technique particulière allie les effets de contraste à une lumière franche, le vif des couleurs pastelles dans de vastes espaces aériens.

Fils d’un capitaine de navire marchand, il naît à Venise le 5 mars 1696 dans le quartier de Castello. Tiepolo a commencé sa carrière très jeune comme élève du peintre décorateur Gregorio Lazzarin (et peut être de Piazetta), mais son style élégant et somptueux est plus certainement influencé par son étude des travaux de son prédécesseur de plus d'un siècle, Paolo Caliari dit le Véronèse.

Reçu à la Fraglia ou guilde des peintres, en 1717, Giambattista Tiepolo épouse en 1719 Maria Cecilia Guardi, la sœur des célèbres peintres Francesco et Giovanni Guardi. Le couple donnera naissance à neufs enfants, parmi lesquels Giandomenico (1727-1804) et Lorenzo (1736-1776) qui deviendront les assistants de leur père

Sa première commande importante, en 1726-1729, est un cycle de fresques pour la salle de réception de la Ca' Dolfin à Venise, pour laquelle Tiepolo réalise d'immenses peintures de batailles et de triomphes antiques.

Installé à Bergame en 1732 et 1733, où il peindra les fresques de la chapelle Colleoni, Tiepolo prendra ses distances avec son héritage académique. La décoration de Santa Maria del Rosario de l'église des Gesuati (1737-1739), la fresque de la Scuola del Carmine (1740-1744) de Venise, la Course au Soleil dans l'Olympe du palais Clerici de Milan (1740), forgeront la réputation du peintre qui sera submergé de commandes.
Il partira pour Würzburg en 1750 avec ses deux fils pour exécuter la décoration du salon et de l'escalier monumental de la Residenz des princes évêques de Würzburg, sommet de l'art baroque international. L'artiste y représente notamment une Allégorie des Planètes et des Continents.

De retour à Venise, Tiepolo et son atelier continuent à assurer des commandes pour les églises et les villas de Vénétie : en 1757 il entreprendra les fresques de la villa Valmarana, près de Vicence.

Toujours accompagné de ses fils, il partira pour Madrid en 1761 à la demande du roi d'Espagne. Il y peindra les fresques du Palais royal (1762-1766) et sept toiles qui lui seront commandées pour l'église d'Aranjuez. Un grand peintre espagnol s’inspirera de ce travail, qui fera de Tiepolo le trait d’union illustre en Veronèse et Goya !

Il s'éteint à Madrid en 1770, à l'âge de soixante-quatorze ans.
Ses fils poursuivent son œuvre jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

[Jas]

Pour moi c’est parfait … Merci Bandjo.

[bandjo]

Liste non exaustive des œuvres de Tiepolo à Venise :

Chiesa San Stae
Chiesa Santi Apostoli
Chiesa di Sant'Alvise
Chiesa S. M. della Consolazione (Fava)
Chiesa Santa Maria del Rosario (Gesuati),
Palazzo Sandi
Palazzo Labia
Ca' Rezzonico
Galleria dell'Accademia
Scuola Grande dei Carmini
Scuola Grande di San Rocco

En Vénétie :
Museo Civico al santo, Padova
Museo Civico Palazzo Chiericati, Vicenza
Villa Valmarana, Vicenza
Villa Pisani, Stra

[Jas]

Voila et un de plus à jour

http://www.campiello-venise.com/artistes-venitiens/tiepolo-giambattista.htm

c'est du bon boulot les amis :wink:

[Barocco]

ces smileys ont la cote pour le moment!!!

[Gérard]

Oui à l'imagination : oui , mille fois . Ici , chez Tiepolo .
Kandinsky met néanmoins son lecteur en garde contre une contemplation trop longue, qui conduirait l'imagination à prendre le dessus sur l'expérience intérieure immédiate :
« Pour ce genre d'expérience, il vaut mieux se fier à la première impression, car la sensibilité se lasse vite et cède le champ à l'imagination.»
La poésie , demeurant avant tout sensibilité musicale des mots , est-elle , vit-elle , dans l'imagination ? J'en sais rien . Et dans l'imagination de Tiepolo . Si grande . Et faut-il un travail de titan pour en arriver là ? Grave question .
Ce géant était un vrai magicien .
Le cycle de Würzburg . Enorme .
Je compare ce si grand artiste personnellement au Dali de l'hyper-foi : le Corpus Hypercubus , les Gala madones , la Pêche aux thons , la bataille de Tétouan et tout l'toutime , etc ...
Mais dans le siècle - le nôtre - qui monte , faudra certainement revenir à un voisinage de cette touche extraordinaire , bref à une force qui va au plus près : mais bon , y sont pas encore nés celles et ceux capables de le rivaliser . S'étant peut-être définitivement décidés de ne plus jamais s'en inspirer .
Je l'admire , c'est complètement dingue .
Excellent article .