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LA TRAVIATA

 
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Joelle



Inscrit le : 17 Avr 2005
Messages: 2712
Localisation : Breizh

Message Posté le : Dim 12 Juil 2009, 16:15:37    Sujet du message: LA TRAVIATA Répondre en citant

LA TRAVIATA

"Pour diverses raisons, La Traviata n'eut aucun succès lors de ses débuts à Venise en 1853." Présentation de l'oeuvre par Gustave KOBBE dans son célèbre ouvrage "Tout l'opéra".

.

Revenons sur la génèse de cette oeuvre.

En juillet 1852, Verdi cherchait un thème pour l'opéra qu'il devait composer pour le théâtre de la Fenice à Venise, alors qu'à Paris se jouait la pièce d'Alexandre Dumas fils "La Dame aux Camélias" que l'auteur avait lui-même tiré de son roman, écrit en 1849 et inspiré de sa liaison avec Marie Duplessis, courtisane parisienne qui paraissait en société toujours parée d'un bouquet de camélias.

C'est d'après cette pièce que Francesco Maria Piave écrivit le livret de La Traviata.

La Traviata??? Celle qui s'est écartée du droit chemin, celle qui s'est engagée dans une mauvaise voie, la dévoyée. Le seul titre d'opéra de Verdi qui n'a jamais trouvé sa traduction en français.

Le 6 mars 1853 a lieu la première représentation à la Fenice, le 7 et 9 mars Verdi écrit:

A son secrétaire Emanuele Muzio :
"La Traviata la nuit dernière, fiasco. Est-ce ma faute ou bien celle des chanteurs? Le temps le dira."
A Ricordi son éditeur:
" Je suis désolé de vous apporter la mauvaise nouvelle, mais je ne peux cacher la vérité. La Traviata fut un fiasco. Cherchons-en les causes. Voilà l'histoire. Adieu, adieu."
A Luccardi:
"Ce fut un fiasco! un véritable fiasco! je ne sais à qui la faute: mieux vaut ne pas en parler. Je ne dirai rien de la musique et permettez-moi de ne faire aucun commentaire sur les chanteurs."

Et pendant plus d'un siècle, seul sera retenu ce commentaire, sur lequel biographes et musicologues bâtiront avec force arguments et analyses la légende de l'échec de la Traviata.

Mais que dit-elle, la légende?????? Que cet "échec" serait dû, d'une part, aux décors et costumes de scène d'époque contemporaine, ce qui ne s'était encore jamais vu, et d'autre part à une distribution défaillante.

L'historien français, Arthur Pougin, un des premiers biographes de Verdi commis l'erreur initiale: Le public n'aurait pas supporté "Les costumes modernes(1853), si froids, si tristes, si monotones" Totalement faux, la création de l'opéra se fit dans des décors et costumes Louis XIV, comme le précisent les journaux et programmes de l'époque, avec longues perruques poudrées, cols de dentelle blanche, soieries écarlates et bleues, et bas de soie blanche. "Violetta et Amina paraissaient légèrement plus modernes en costume de style dix-huitième siècle". (Décors et costumes réalisés par le décorateur vénitien Bertoja)

Quant à la distribution, si le personnage de Violetta Valery (La Traviata), incarné par Fanny Salvini-Donatelli, personne d'âge mûr et dotée d'un solide embonpoint, manquait quelque peu de crédibilité, la voix fut à la hauteur du rôle. Il n'en fut malheureusement pas de même pour ses partenaires, le ténor Graziani était à moitié aphone à cause des répétitions et le baryton Varesi ne s'impliqua pas vraiment dans son rôle.

Quoiqu'il en soit, le critique vénitien de renom Tommaso Locatelli écrit: "La musique était magnifiquement jouée par l'orchestre, au point que l'exquis prélude du troisième acte mérita et obint des acclamations unanimes....Le public fut conquis par les plus belles et les plus entrainantes des mélodies qu'il nous ait été donné d'entendre depuis fort longtemps..."
Pas de sifflets, pas de plaintes. Au lieu de cela, La Traviata, fut reprise dix fois pendant sa première saison à La Fenice, seulement quatre représentations de moins que Rigoletto en 1851.

Et pourtant......Verdi traitait là directement des problèmes moraux et sociaux de son époque. Hormis Mozart avec Beaumarchais, c'est bien un rare exemple d'ouvrage lyrique dont il faut souligner la contemporanéité.
Le compositeur le dit lui-même: " C'est un sujet de notre temps!" Mais en moraliste convaincu, il ne put s'empêcher de l'idéaliser un peu , en créant une oeuvre morale à partir d'un sujet difficile. Le passé de Violetta n'apparait que de façon floue, présenté comme la cause de la tragédie dont elle va être victime. Le véritable argument du livret est l'amour purificateur condamné par les conventions sociales et le passé de l'héroïne.

Ce fut certainement un succès pour le public, même si Verdi le vécut comme un échec. Il avait essayé de réaliser quelque chose de nouveau avec la Traviata, il eut le sentiment que la représentation n'était pas parvenu à pas restituer ses intentions; à son sens ce fut un échec.

Quoique qu'il en soit, La Traviata est probablement l'opéra le plus populaire et le plus accessible de Verdi.
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Gérard



Inscrit le : 18 Avr 2005
Messages: 1783
Localisation : Orléans

Message Posté le : Lun 13 Juil 2009, 09:21:08    Sujet du message: Répondre en citant

Verdi préférait les chanteurs .
Toscanini , lui , l'orchestre .
Perso , j'aime beaucoup Rigoletto , sa vigueur , sa fraîcheur , ses nombreux airs indémodables , certains monologues absolument magnifiques .
Les enchaînements inarrêtables .
Et puis , la dona mobile . Comme tout l'monde .
Je m'demande où Verdi , ce mélange de Plamondon et de Polnareff du 19ème siècle , a puisé tout ça .
Cet aristo-paysan de Roncole était complètement génial . Comme Puccini , dont je ne me lasse hélas jamais .
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Zen



Inscrit le : 01 Juin 2007
Messages: 2355
Localisation : Isère

Message Posté le : Jeu 16 Juil 2009, 07:29:16    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, Joëlle ! MERCI pour ces informations ! et tu vois, ils ont redit la même chose hier soir dans le poste. J'aime bien toutes ces précisions, ces anecdotes Razz
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Gérard



Inscrit le : 18 Avr 2005
Messages: 1783
Localisation : Orléans

Message Posté le : Jeu 16 Juil 2009, 19:09:23    Sujet du message: Qui ? Répondre en citant

Qui a regardé ?
Personne !
Si moué !
C'était une grande réussite . Vraiment . Harmonie entre tous . De beaux choeurs . Et le grand Chung , c'est vrai .
Et puis , le commentaire de début du commissaire Ondelatte sur la vie de Marie Duplessis , terrible !
J'en rigole d'avance et encore .
Sûr que Verdi et Piave ont dû se tordre de rire à recomposer cette bluette de Dumas fils , succédané du priapique précédent . Réussi . Bien qu'aussi fauché .
Le plus beau , et je l'savais pas , c'est que ce crétin et ce néanmoins fabuleux pianiste de Liszt était épris de cette paysanne de Lorette devenue la coqueluche des années 1840 . Quel con , ce Liszt ! Dire qu'il a fini curé à la villa d'Este !
Elle se tapait quand même 4 bonshommes par nuit . Et dire que j'suis une grosse faignasse ! Aucune chance donc , et tant mieux !
La mère Sand devait rigoler doucement à Nohant , la vieille !
De Gaulle , né en 1890 , c'est à dire à la fin , détestait par dessus tout les moeurs dissolues à l'excès et les joyeuses cabrioles révolutionnaires successives du 19° siècle , ce qui revient d'ailleurs au même . Et pour tout dire , le vénéneux siècle en lui-même . Une horreur absolue . Que serait le roman du 19° sans tous ces plumards ? Rien !
C'est sans doute pour ça qu'il fit pénétrer , qu'il introduisit , si j'ose dire , la France ...................... dans le 21° . Pour oublier !
Mais le plus beau du truc revint quand même à notre ministre de la Santé , éminente spécialiste des pendémies de l'opéra , chose que j'ignorais , quand dans une sorte d'accent angevino-pakistanais , elle s'est evertuée à prononcer le patronyme de Piave sous tous ses aspects . Cela donna ( sans mobile ) du Piavouet , du Priavééééééé , du Pierre Vet , bref , une série de borborygmes pas des plus flatteurs pour le complice du grand Giuseppe . Talent !
Belle soirée , donc !
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J@M



Inscrit le : 06 Sept 2006
Messages: 1477
Localisation : LYON

Message Posté le : Jeu 16 Juil 2009, 23:59:01    Sujet du message: Répondre en citant

Si ! Moué zaussi ! C'était superbe... J'ai même terminé très "zému" avec une p'tite larme... :D :D :D :D
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bandjo



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Messages: 562
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Message Posté le : Ven 17 Juil 2009, 08:00:01    Sujet du message: Re: Qui ? Répondre en citant

Moi aussi, sans larmes car je me doutais bien que tout cela n'allait pas bien finir !
La Ciofi était magnifique, et le petit Fredo y'avait rien a jeter.
Juste une petite frayeur au début quand une loupiotte a grillée au dessus du crane de Myung-Whun Chung. J'ai pensé à la moumoutte de Michel Jackson...
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Gérard



Inscrit le : 18 Avr 2005
Messages: 1783
Localisation : Orléans

Message Posté le : Ven 17 Juil 2009, 09:10:56    Sujet du message: Répondre en citant

Ah , oui , le coup de la loupiotte .
Le chef tenait la baguette , et regardait en haut le projo qui clignotait .
Calme et froid .
Le premier acte , toujours aussi magnifique . Des airs mondialement connus . Trop beaux .
Et ce prélude , où la fin se trouve déjà dessinée , dans toute la profonde humanité du trop grand Verdi , lui qui savait ce que perdre des êtres chers voulait dire : inoubliable , permanence de la mélancolie , elle-même ici sertie comme un joyau par un des plus grands musiciens de tous les temps . Il s'éleva au-dessus de tout . Immense qu'il fut , et qu'il nous reste .
C'est vrai , chaque fois que j'vais là-bas , un paysage , un relent du climat , deux ou trois sonorités de Verdi , et l'émotion me saisit jusque dans le plus profond .
Ils ont gagné !
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Joelle



Inscrit le : 17 Avr 2005
Messages: 2712
Localisation : Breizh

Message Posté le : Ven 17 Juil 2009, 21:23:50    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis ravie que cette "Traviata" vous ait offert une si bonne soirée Cool Cool Cool Cool Comme quoi, l'opéra à la télé: "Yes, they can" même si malheureusement ça se limite à ce genre de grand'messe médiatique, mais c'est déjà ça Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes (J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur ces Chorégies, je vous ferai donc grâce de mes mouvements d'humeur :? :? :? )

Ce que j'ai pensé de cette soirée Question Question La Ciofi, comme toujours, fabuleuse mais venant de moi, ce n'est absolument pas objectif comme critique Embarassed Embarassed . Toutefois, si la performance était techniquement impeccable, j'ai trouvé l'ensemble dénué d'émotion mais cela tient surtout, je pense, à l'immensité du lieu. La dernière scène de l'opéra m'a un peu déçue. Ce n'était pas Violetta qui mourrait, c'était la Ciofi qui nous faisait du "Ciofi". On était plus proche de la scène de folie de Lucia que de Traviata. Verdi, ce n'est déjà plus le bel canto de Donizetti mais pas encore le vérisme de Puccini. La nuance est certes subtile, mais bon, elle existe et sur cet air-là, on ne l'a pas perçue .

Vittorio Grigolo campe un Alfredo convaincant, et même séduisant, voix chaude et colorée, mais encore un peu juste en puissance, peut-être quelques problèmes de souffle à régler.

On passe sur le Germont de Marzio Giossi, voix blanche et sans aucune expressivité ni nuance Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad .

Quant à la mise en scène, on a vu plus inventif et audacieux que cette "mise en espace" qui a eu bien du mal à le meubler, justement cet espace Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes . C'était sage et sans surprise mais au moins, nous avons échapper à une "re-lecture cérébrale" d'un metteur en scène névrosé qui ne s'épanouit que dans les hopitaux psychiatriques Evil or Very Mad .On déplorera surtout que le choeur n'ait pas été plus impliqué dans l'action.

Mais ce fut une très bonne soirée télé, même si malheureusement la petite larme fnale n'était pas au rendez-vous. Embarassed Embarassed Embarassed
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Martine



Inscrit le : 18 Sept 2006
Messages: 2574
Localisation : Hauts de seine

Message Posté le : Ven 24 Juil 2009, 11:41:33    Sujet du message: Répondre en citant

Oui...c'était une belle soirée! je dirais...malgré tout! Embarassed
La voix de Patrizia Ciofi est magnifique...vraiment!
(allez: pardonne à ce beau Vittorio Grigolo...il sortait à peine d'une angine carabinée! :wink: Laughing )
Mais quelques déceptions, cependant: pour ma part, je pense qu'un opéra comme La Traviata mérite plus de folie dans...par exemple: la mise en scène qui m'a parue terne...et les costumes...qui n'avaient rien d'original!
Aucune harmonie de couleur...la vision d'ensemble me semble importante dans un spectacle de ce genre... Rolling Eyes
Comme toi, Joëlle...j'ai trouvé un manque d'imagination étonnant...
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