Gérard
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Posté le : Mar 05 Oct 2010, 09:27:03 Sujet du message: P comme ... |
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Piave .
Francesco Maria Piave .
Fils d'un notable vénitien qui possédait une verrerie sur l'île de Murano, Piave suit sa famille en émigration à Pesaro, puis à Rome. Après des études au séminaire, il fréquente les milieux littéraires et devient membre correspondant de l'Accademia Tiberina en 1831 puis membre titulaire. En 1838, après la mort de son père, il rentre à Venise où il devient secrétaire de rédaction chez l'éditeur Giuseppe Antonelli.
Comme Giuseppe Verdi, Piave fut un ardent patriote de l'Unité italienne et, en 1848, pendant les Cinque Giornate de Milan, alors que les troupes autrichiennes de Radetzky quittaient la ville, Verdi lui adressa une lettre au nom du « Citoyen Piave ».
Il a écrit les livrets de dix des opéras de Verdi : Ernani (1844), I due Foscari (1844), Attila (1846), Macbeth (1847), Il corsaro (1848), Stiffelio (1850), Rigoletto (1851), La Traviata (1853), Simon Boccanegra (1857) et La Forza del destino (1862) mais il a aussi écrit des livrets pour des œuvres de Giovanni Pacini, Saverio Mercadante, Federico Ricci ou de l'Irlandais Michael Balfe.
En 1870, il préparait un livret pour Aïda, quand il devint handicapé à la suite d'une crise d'apoplexie. Il mourut dans la misère et Verdi dut acquitter les frais de ses obsèques.
Verdi envisagea de nombreux librettistes avant que le président de la Fenice, le Comte Mocenigo ne lui suggère Francesco Maria Piave. Piave était un jeune écrivain dont l’existence l’avait déjà conduit à travers toute l’Italie. Fils d’un souffleur de verre vénitien, il se fit un nom comme poète à Rome où il fréquenta d’importants écrivains et publia articles et nouvelles. Lorsqu’il rencontra Verdi, Piave avait rejoint Venise, où il travaillait comme lecteur d’épreuves et auteur de vers en dialecte vénitien.
Verdi et Piave s’entendirent très bien. Ils étaient tous deux patriotes italiens, soutenant le Risorgimento, ce mouvement qui unifia l’Italie en un seul royaume. Piave était d’un tempérament facile et, plus important encore, inexpérimenté, Il avait écrit quelques livrets mais aucune de ses œuvres scéniques n’avait jamais été montée. Verdi saisit cette chance pour former un librettiste selon ses propres idées en matière de théâtre.
Verdi avait une foule d’idées bien spécifiques quant à la façon d’adapter les pièces sur une scène d’opéra : le compositeur présidait à la structure des actes, changeait des scènes, opérait des coupures et exigeait d’interminables réécritures. Piave se plia au jeu et sa souplesse lui valut de gagner l’estime et la loyauté du compositeur. Les deux hommes collaboreraient, après Hernani, sur neuf opéras. Dans tous les cas, Verdi dictait ses volontés à Piave, rejetait son travail, prenait ses vers et les faisait réécrire par d’autres et en général, se conduisait comme un véritable tyran. Piave fit preuve d’une patience d’ange et finit par trouver cette collaboration richement salutaire. Effectivement, les livrets que Piave écrivit pour Verdi sont infiniment supérieurs à tous ceux qu’il créa pour d’autres compositeurs. Les deux hommes restèrent amis pour la vie. |
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