il Campiello

[livia]

Ciao tutti!

juste un petit rappel pour vous dire que ce vendredi, le 11 novembre, à 15h, il y aura la suite du carnet nomade sur Venise.
Voici le programme:

CARNET NOMADE
Venise, suite
par Colette Fellous
Avec : Jérôme Zieseniss, président du comité français de sauvegarde de Venise., Riccardo Held, poète, Roger de Montebello, peintre, Giandomenico Romanelli, directeur du Musei Civici Veneziani, Antonio Foscari, propriétaire de la Villa Malcontenta, Alain Fleischer, écrivain, Gaston Salvatore, Chantal Thomas, Auteur.
Réalisation : Vincent Decque

Petit voyage d'une 1h30 que vous pourrez réécouter sur le site durant une semaine après la diffusion.

à bientôt,

Livia

[Gérard]

Grand merci à vous Livia .
J'avais , hélas , déjà complètement oublié !
Je copie votre message illico , et ferai part de mes impressions .
C'est sur France Culture , je crois !
Enregistrement .

[Gérard]

Ai noté quelques beaux passages .
Riccardo Held :
" Je ne me fâche plus autant qu'avant avec ma ville . Je pense une possibilité de recentrer ma vie ici . C'est une grande tradition du Vénitien que de pester après sa ville . Venise , ça ne va pas du tout avec la poésie , sauf pour les étrangers , ceux qui ne sont pas nés ici . Quand tu es né ici , tout ce que tu vois , tu te dis : " Mais de quoi t'occupes-tu ? Tout est là ! Ce serait une prétention insupportable . " On doit donc se créer artificiellement un point de repère ailleurs à Londres , Paris , Berlin , pour pouvoir la supporter ici . "
Alain Fleischer :
" C'est une ville où j'ai l'impression de l'attente , de latence . C'est une ville plongée comme dans un bain d'arrêt . Un entre deux entre révélateur et fixateur . Depuis des siècles , elle est révélée ; voilà , elle est là ! Elle demeure en attente , une ville du vide et pourtant elle est archipleine et de ce côté surabondante .
J'aime beaucoup le Lido ( comme votre auditeur , je dirais ! ) ; c'est la possibilité d'être dans une ville normale . On peut y arriver en voiture . J'aime cet endroit décalé où les Vénitiens ont leurs cabines de bain , et où se trouve le premier cimetière juif de Venise . Une quarantaine . Les cimetières juifs en général et en Europe centrale en particulier ont toujours été posés sur des zones ingrates ; celui du Lido est à l'abandon .
La photographie est un art de la survivance : je suis sous la dictée des images et aussi sous celle des identités clandestines . "
Jean Clauzel :
" Parti de Venise en 1999 , j'ai écrit un petit texte " Retour à Venise " au palais Grassi . Poids des nostalgies . J'ai dessiné toute ma vie à Venise : marches d'églises à l'abri du vent , ville inépuisable pour le dessin . Je prétendais avoir fait une vie , une idée de l'Amour fait avec l'Inde et avec Venise . Mais comme dit saint Augustin : " Au moment où tu crois tout posséder , tu perds tout ! " Ces lieux n'étaient donc pas à moi et cette chance fugace une illusion .
Venise , au fond , est une ville saor faite de mélancolie aigre-douce ! "
Roger de Montebello :
" A Venise la lumière est frappante . L'eau y donne l'impression d'un monde complet ; elle reflète ce qui existe , les bâtiments . Ainsi la boucle est bouclée . Tout y est englobée contrairement à la terre : les échos , le jeu des ombres , etc ... J'y admire la Pieta du Titien , à l'Accademia , tableau peint avec les mains et des brosses épaisses . Henri Cartier-Bresson aimait beaucoup cette oeuvre . "
Morceaux choisis d'une belle balade comme je les aime : vagabonde .
Dedans et hors des sentiers battus .
Juste avant , la précédant , nous avons suivi pendant une heure les pas de Charles Ferdinand Ramuz .
Il vient de rejoindre la grande collection de la Pléïade .