il Campiello

[Zen]

Ah Stef* ! MERCI
Eh les zamis : tous aux favoris :wink:

[J@M]

:D :D Merci de nous faire partager les pas où te mènent tes obnubilations (agréable euphémisme).
Je connaissais Eden et ses voisins reclus mais bien sûr pas cette Casa del Papa qui leur fait face.
La fenêtre ouverte sur cette plaque, c'est trop beau! Le Stef*, il arrive et le sésame s'ouvre sur sa quête... Le baron a trouvé son prince.

[livia]

Je n'avais pas vu cette plaque, par contre j'ai aperçu le puits dans le jardin...

[Stef*]

Oui, il y a un puits...
Mais ma photo de ce dernier est ... lamentable !
Il y a encore une vitre ... la vitre de trop ! :( :wink:

[Stef*]

Jeudi 25 mars

Souvenez-vous. Lors de mon dernier Venise,
nous étions accompagnés d'Angela qui n'avait jamais vu la Sérénissime.
Cette fois-ci, nous chaperonnons la jeune soeur de ma belle-mère.
Du haut de ses quatre-vingts printemps, elle n'a jamais vu Venise.

Belle Mamie et Salomé par le train de nuit.
La tante de Salomé et votre serviteur par la voie des airs.

Du haut de ses quatre-vingts printemps, elle n'a jamais pris l'avion.
Si si, ça existe encore...
Les voyages forment la jeunesse, est-il dit.

Je lui propose le siège près du hublot, galanterie impose.
« Près de la fenêtre !?! Oh non ! Tu sais bien avec mes névralgies...
Un infime courant d'air, et c'est parti ! »

:? :? :?

Je n'insisterai pas. Je ne tenterai pas le moindre commentaire.

A moi donc, Venise vue du ciel ! :D :D




Le taxi de Salomé passe sous le ponte del Sepolcro.
Mamie affronte l'appontement privé de l'hôtel.
Voilà reformé le quatuor que le rail et les airs avaient dispersé.



Réunion au sommet à deux banquettes de velours du Chinois.
Aux sons des violons du Florian, Salomé donne les derniers coups de portable
qui nous assureront pour la semaine les nourritures tant célestes que terrestres.

Mais, il devait être écrit que la journée prendrait une toute autre dimension.

Rêvassant sous l'éthéréenne colonnade du Palazzo Ducale,
nous recevons une inconcevable nouvelle.

On te me dit mort !
Est-ce donc vrai ?
Philippe, ce jeudi 25 mars, je me tenais précisément sous le treizième chapiteau
dont la minérale mantille a toujours excité en moi un étonnement admiratif.
Tu la vois ?
Celle où la mort vient, inadmissible, briser une ronde dentelle de félicité.

On te me dit mort, Philippe
Est-ce donc vrai ?
Comme le prisonnier de Chillon, mes pas inconscients ont alors enroulé l'antique pilastre,
mes souvenirs l'enrubannant: Paris, Berder, Bruxelles, Venise bien sûr.





Le soir tombé, je me dis que cette semaine vénitienne sera bien singulière.
Les délicats arômes de notre table dressée dans les velours tendus du Met n'y pourront rien.

...

[livia]

J'ai hâte de lire la suite!
Dis-moi, il faut s'asseoir à droite pour voir Venise à l'arrivée?

[J@M]

... A l'arrivée comme au départ. En général car ça dépend quand même du sens du vent. En tout cas Tantine a bien eu raison de s'éloigner des vent coulis... :wink:

Vue de l'aute coté:

[Veronique Franco]

Très belle photo J@M!
Il y avait plus de brume lundi dernier à 9h., mais on ne va pas se plaindre... :wink: :wink: :wink:
nous étions le deuxième ou troisième vol après la réouverture de Marco Polo vers le sud! :D :D :D

[Stef*]

Superbe photo J@M :D :D :D :D

On disait Venise ressembler à un poisson...
A y regarder de plus près...

... y a de la tortue également !

Non !?!

[J@M]

J'ai mis un moment pour y voir une tortue... mais oui, vue sous un certain angle on a l'impresion qu'elle tire sur la corde... :D
Tu n'as donc pas tort, heureusement pour toi et pour nous puisque, comme chacun sait, le tort tue*.

*Je suis fatigué ce soir, mais fatigué...

[Claudie]

Je n'ai jamais osé prendre de photo au décollage ou à l'atterrissage. On nous demande de n'utiliser aucun appareil électronique alors je m'abstiens. Il y a de l'électronique dans les appareils photo. Je crois que la prochaine fois, si j'ai la chance d'être près du hublot je tenterai ma chance.

[Stef*]

Vendredi 26 mars

Campaniles et canaux, venelles et voûtes sont encore confusément alourdis
sous une grossière envoilure laiteuse lorsque nous honorons notre premier rendez-vous.

Elisabetta nous attend devant la grille qui protège le dernier sommeil de Daniele Manin.
Le programme est simple: une flânerie privée entre les ors de Saint Marc.
Notre guide qui au passage salue Sab et sa soeur :D :wink: :wink: est une véritable passionnée.
Et si toute la séance se déroule en italien, vous n'en perdez pas once.

La visite achevée, la nuque roide, j'entraîne une Salomé réticente bien décidé à rencontrer le père Camilotto
dont Vera m'avait refilé le nom. Une éventuelle descente dans la crypte est à la clé !

Le cerbère devant la lourde porte du baptistère où est inscrit 'seulement pour la prière' s'adoucit au seul nom du padre,
pénètre dans la petite chapelle et en ressort contrarié.
Don Camilotto n'est plus là.
Il n'en sait pas plus: « La semaine pascale bouleverse l'ordinaire de don Camilotto. »

L'homme va refermer la porte.
« Vous permettez, dis-je en empoignant la main de mon épouse,
j'aimerais bien me recueillir quelque peu !
- Mais t'as jamais su prier, me souffle Salomé.
- Tais-toi et suis moi (entre les dents) !
La véritable Salomé vaut bien un Ave et quelques Pater (dents serrées) ! »

Nous passons le seuil de la chapelle et je dois réitérer mon intense désir de prière à un moine agenouillé qui nous défigure.
Aurais-je subitement reçu le don des langues !?!
D'un geste large, l'homme à la bure nous livre les lieux et retourne à sa méditation. :D :D

Je sais où il me faut m'asseoir.
Malheureusement, Salomé ne me suit pas.
Pour ne pas plus déranger, elle a pris la première chaise venue.
Là où elle s'est assise, elle ne peut malheureusement voir l'envoûtante mosaïque
où les courbes lascives de la fille de Hérodiade décapitent le Baptiste.
Qu'à cela ne tienne, la chiesa dei putti est toute à nous.
Les tombes des doges Giovanni Soranzo et Andrea Dandolo, les fonts baptismaux du Sansovino
et l'autel, l'estrade de pierre d'où Jésus osa les Béatitudes.
Les mosaïques encore et toujours: la blanche barbe fleurie de Saint Athanase,
les genoux cloués au sol du doge Dandolo et du chancelier Caresini devant le Christ crucifié.
Pour sûr, le Paradis doit jalouser ces milliers de tessons enflammés.

Beaucoup moins divine, ma Salomé se lève déjà.
Et c'est moi qui n'ai jamais su prier !
J'vous jure, on est pas aidé !

Mais promesse avait été faite à belle-mamie et à belle-tatie d'une visite « shopping » au Rialto.
Tapi dans le portique des Fabbriche Nuove, je noierai leurs emplettes en rêvassant à la Tarnowska
qui délaissa la gondole pénitentiaire pour rejoindre ses juges sous les insultes des femmes et les fleurs des hommes,
sous les villanelles obscènes de quelques jeunes effrontés.

Je l'ignore encore.
Mais ce soir, aux Vigni da Giggio, j'échangerai quelques amabilités avec une comtesse
dont la lignée familiale eut comme premier doge le successeur de Leonardo Loredan.

Vous ne me croyez pas !?!

Si vous le voulez bien, je vous conterai cette rencontre dans un prochain billet... :wink:

[Blandine]

Stef*, je te fais les gros yeux. Le nom de don C. m'a été donné du bout des lèvres, alors ... Bien que sa bénévolence soit extrême, il ne faudrait pas qu'il soit dérangé par tous les gens qui lisent le forum ....

Pour ceux qui voudrait se recueilllir dans la chapelle des putti, l'ondoyante robe rouge de Salomé et en haut à gauche ... Mais chut. En fait c'est quand on souhaite se confesser qu'on peut venir s'y recueillir :wink:

Délicieux récit que tu nous fais de tout cela. Vite! la suite

[J@M]

Du grand Stef* !

[griggio]

Bravo Stef*