il Campiello

[Blandine]

La Villa Valmarana ai Nani. 1665-1670

« Aujourd’hui, j’ai vu la Villa Valmarana, que Tiepolo a décorée en donnant libre cours à ses qualités et ses défauts. Le style sublime ne lui a pas aussi bien réussi que le naturel, mais il y a des choses superbes ; comme décorateur, en général, il est génial et plein de ressource »
Goethe, « Voyage en Italie » 1787







La Villa Valmarana ai Nani doit son nom aux étranges statues, alignées le long de son mur d’enceinte, qui représentent, au lieu des dieux traditionnels de l’Olympe, des personnages bizarres à l’aspect difforme. Ces personnages sont attribués à Bendazzoli sur des dessins de Giambattista Tiepolo.
C’est au milieu du XVIIème que Giovani Maria Bertolo choisit une colline proche de Vicenza pour ériger une villa uniquement destinée aux plaisirs de la villégiature et aux aspirations culturelles. Bertolo est jurisconsulte à Venise et léguera sa bibliothèque à Vicenza.





La villa est célèbre pour sa décoration intérieure réalisée par Giambattista Tiépolo et son fils Giandomenico.

Dans la villa elle même, Giambattista a choisit des thèmes classiques des poèmes épiques de la Renaissance, le « Roland Furieux » de l’Arioste, « la Jérusalem Délivrée » du Tasse, des scènes de l’Enéide et de l’Iliade.
On est donc totalement plongé, et ce d’autant plus que le trompe l’œil accentue cette impression, dans l’univers littéraire savant de la Renaissance et dans la merveilleuse délicatesse des coloris des Tiepolo.




Le sacrifice d’Iphigénie 1757.
Le trompe l’œil extraordinaire de cette œuvre est difficilement rendu sur cette photo, vraiment prise en catimini : on peut quand même bien voir le nuage brun portant la biche salvatrice qui se détache clairement à l’avant de la scène. De nombreux personnages semblent se trouver dans la salle et rejoindre les personnages de la fresque. Le tout crée un effet tout à fait saisissant.




Il faut noter, dans toutes les fresques que Giambattista a réalisées dans la Villa ai Nani, la très grande expressivité des personnages et particulièrement l’intensité des regards d’Iphigénie ou d’Angélique






Dans le même temps, Giandomenico de chargeait de la décoration de l’hôtellerie. Cette succession de chambres allait lui permettre de réaliser des décors très variés, tous « pris sur le vif » et de créer un univers tout à fait différent de celui de son père, plus quotidien et réaliste, symptomatique des nouvelles orientations culturelles de la deuxième moitié du XVIIIème siècle.





A la beauté des décors intérieurs répond le charme sans pareil des jardins. Sans recherche affectée d’un pittoresque systématique, ils s’offrent comme l’écrin naturel de cette maison ravissante.
Il m’aurait semblé délicieusement normal que je puisse m’y asseoir, pour, environnée de mes livres, pouvoir y lire et y travailler… Beauté et simplicité sublime, après tout, autant aimer le meilleur !



















à suivre :wink:

[Zen]

époustouflant ! magnifique !
tu as donc vu le nouveau monde ? c'est bien de cette villa dont il est question dans "la bulle de Tiepolo" ?

[Jas]

Rhôôôôooooooooo Blandine
Photos très précieuses ... dès que j'ai fini la mise à jour de la bibliothèque, je me colle à la refonte des Villas de la Brenta

[Stef*]

Oh la la oui!
Tout profit pour le Campiello! :D :D :D

[silvano]

[Jas]

Nous faisons connaître ces lieux, nous leur envoyons des visiteurs.
En fait, on leur fait de la publicité gratuitement .... ils devraient nous payer

Les musée en France en ont compris l'intérêt, et autorisent les photos sans flash

[silvano]

[Martine]

Même certaines fois...avec flash! :wink:
Je me faisais cette réflexion à Versailles...où tout le monde prenait des photos ...avec!
Et je me posais la question du pourquoi du comment???
Pour voir une exposition ou un musée, quand tous les visiteurs s'agglutinent devant les oeuvres...il faut avoir tout son temps...ou risquer de ne voir que la moitié des choses!
D'autre part, ces flashs, justement...ne risquent-ils pas à force, d'abimer les peintures?
Peut-être Vecellio pourrait-il nous dire: au Louvre...où tout le monde stagne devant la Joconde (par exemple) je sais que les visiteurs prennent des photos...les flashs sont-ils autorisés? (je n'y suis pas allée depuis longtemps...et je me posais justement cette question?)

[Jas]

Si ti ringrazio Silvano ho ben capito il tuo intervento :wink:
Vediamo questa lege .... non penso che un museo chiede la mia estradizione per quello, sarebbe ridicolo
Poi penso che i tribunali Italiani hanno abbastanza lavoro sensa perdere tempo per talli stupidagini

[dominique M.]

[Jas]

Le flash est surtout d’une incorrection insupportable vis à vis des autres visiteurs

[Virginie]

De toute façon, il dénature la toile en faisant un halo. La photo en est par conséquent ratée. Il vaut mieux donc s'abstenir.

[silvano]

[Barocco]

Blandine...
j'arrive après tout le monde...je ne peux que répéter toutes les bravos que l'on t'a déjà adressés... :wink: :wink: :wink:
splendide visite...merci Blandine.. :wink: :wink: :wink:

[Blandine]

La villa Cordellina : la lumière de l’Intelligence qui met en fuite les ténèbres de l’Ignorance.






« la villa Cordellina de Montecchio sera toujours dans les mémoires car on y pratique une généreuse hospitalité … et la libéralité, les commodités de la vie, le rejet de toute étiquette ou fastidieuse cérémonie, et une allégresse noble et chaleureuse, la rendait délicieuse à tous ses hôtes . »
Giambattista Fontanella in Mémorie intorno ala vita di Carlo Cordellina.





Réputée pour être la plus élégante de toutes les villas vénitiennes du XVIIIème siècle, La Cordellina est la concrétisation du rêve humaniste.
Pour réaliser son rêve, Cordellina, qui avait prévu des jardins, des potagers et des fontaines, canalisa les eaux d’une source, peupla son jardin de sculptures, décora l’intérieur de fresques. L’esprit humaniste, l’équilibre entre les fruits de la nature et les fruits de l’intelligence, tout concoure à créer une harmonie sereine et enchanteresse.














Le même esprit que celui des premiers créateurs des villas vénitiennes se retrouve dans les fresques du salon commandées en 1743 à Giambattista Tiepolo qui réalise ici son second cycle de décorations peintes dans la province de Vicenza.
Aux plafonds : La lumière de l’Intelligence qui met en fuite les ténèbres de l’Ignorance et Le Triomphe de la Vertu, de la Noblesse et de l’Intelligence sur l’Erreur. Sur les murs sont glorifiées les manifestations des vertus, avec la représentation de la clémence d’Alexandre et de Scipion.






















Mais les fresques sont moins sentimentales qu’à la Villa ai Nani : ici, on s’aime en sculptures, grâce à Bonazza, dans le grand jardin à la française qui entoure la villa. Et l’on perçoit encore leurs cœurs qui battent sous le froid de la pierre comme dans les Visiteurs du soir …
















La Cordellina, lieu de culture et d’harmonie, de plaisirs et de nobles idéaux, lieux d’abondance et de douceur de vivre, fut abandonnée après la chute de Venise.
On l’utilisa pour élever des vers à soie dans le grand salon. Elle fut restaurée en 1954. Depuis, elle est la propriété de la Province de Vicenza.

Si on arrive à faire abstraction des chaises repliées sur les charriots comme dans une salle polyvalente, si on oublie les barnums dressés sur les pelouses, on rejoint par la pensée les hôtes de ce séjour d’autrefois : il suffit juste de les évoquer.






à suivre ... :wink: