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Lumière de la lagune

 
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livia



Inscrit le : 17 Avr 2005
Messages: 914
Localisation : Montréal

Message Posté le : Mer 12 Avr 2006, 01:40:45    Sujet du message: Lumière de la lagune Répondre en citant

J'ai mis la main sur ce roman (mais ne l'ai pas encore lu)...




En voici le résumé et une brève présentation de l'auteur:
Par un soir de chasse sur la lagune embrumée, le comte di Barbaro fait une étrange découverte. Dans les roseaux s'est prise une barque ou gît un jeune homme entièrement nu et d'une fabuleuse beauté. Apparemment mort, l' " enfant sauvage " finit par se réveiller, sans pouvoir cependant se souvenir de ses origines. Une fois recueilli dans le palais du comte, Andrea manifeste l'étonnant don d'observation qui fait de lui, peu à peu, un dessinateur et un peintre génial. La jeune Caterina Nardi, voisine du comte, aimée de lui en secret, remarque le jeune homme et en fait, après son propre mariage avec le frère du comte, le sigisbée officiel admis par la société de l'époque. Celle de la Venise du XVIIIe siècle finissant, avec ses intrigues, son faste, sa vie foisonnante et surtout sa lumière, ses lumières. Flammes de l'amour tragique et couleurs somptueuses enveloppent cet étrange génie qui préfigure Turner.

Hanns-Josef Ortheil, né à Cologne en 1951, est l'auteur de quatre romans et de plusieurs essais. Après Les Baisers de Faustina consacré au séjour de Goethe à Rome en 1786, ce deuxième roman s'inspire librement de la Venise du XVIIIe siècle finissant et préfigure le genre du peintre William Turner.
Editeur : Seuil
Isbn : 2020430541

Ainsi que quelques extraits de la presse:

Il fallait qu'un jour un Allemand se décide à guérir ses lecteurs de la morbidité de son prestigieux aîné, Thomas Mann, à propos de Venise. C'est chose faite avec le roman délicat et lumineux de Hanns-Josef Ortheil. On connaissait la passion italienne de cet auteur de 54 ans depuis Les Baisers de Faustina (Seuil, 2001), consacré au séjour de Goethe à Rome en 1786. Mais ce voyage dans la lumière de la lagune, à la fin du XVIIIe siècle, fait d'Ortheil un des très raffinés Vénitiens de la littérature contemporaine. Ce ne sont pas seulement les péripéties, les histoires enchevêtrées de la famille di Barbaro et de la famille Nardi, très habilement construites et menées, qui font la réussite de ce livre. Ni même l'étrange Andrea, merveilleusement beau, que le comte di Barbaro découvre un soir de chasse, gisant dans une barque, apparemment mort, et qui va revivre, aimer, et surtout peindre à Venise ­ - Ortheil fait de lui un artiste préfigurant Turner et lui prête, en anticipant, certaines observations de John Ruskin sur la peinture vénitienne.
Josyane Savigneau - Le Monde du 27 mai 2005

Un génie sur la lagune
L'eau, le ciel et la lumière de Venise servent de cadre à une fiction qui mêle érotisme étrange et érudition. Hanns-Josef Ortheil met en scène un bel amnésique qui se révèle un merveilleux peintre des reflets.
La splendeur de Venise, ses jeux d'eau et de lumière, la majesté de ses somptueuses demeures, le troublant dédale de ses canaux et de ses ruelles, et l'irrésistible attrait d'une ambiance gorgée du parfum de la volupté et de l'étrange: voilà ce qu'on a le plaisir de redécouvrir dans Lumière de la lagune (Im Licht der Lagune, Luchterhand, 1999), de Hanns-Josef Ortheil. Faisant suite à une fiction jouissive sur les frasques du jeune Goethe dans Rome (Les Baisers de Faustina, lire le SC du 10.03.2001), ce roman, léger malgré quelques touches plus graves, dépeint une fois encore une cité de rêve dans l'Italie de la fin du XVIIIe et plonge le lecteur dans un dépaysement agrémenté d'érotisme et de mystère. Sans réfréner pour autant une passion pour l'art qui inspire de révélatrices parenthèses picturales.

Par l'élégance de son écriture, l'imprévu de ses voltes et ses admirables évocations, le récit captive dès le premier chapitre, dédié à une chasse au canard automnale sur la lagune. Au cours de celle-ci, le comte Paolo di Barbaro entrevoit soudain sur l'eau la silhouette d'une barque à la dérive, «fantomatique tache noire... coup de pinceau large et puissant», dans laquelle les chasseurs en se rapprochant découvrent le corps nu et inanimé d'un jeune homme d'une éblouissante beauté. Tenu pour mort et confié aux moines d'un proche couvent, cet inconnu pourtant revient à la vie, mais à part son seul nom, Andrea, ne se remémore ni son origine ni son destin. Il se contente d'exprimer son immense gratitude à l'endroit du comte, qui devant son insistance, finit par l'accueillir dans son palais et, malgré lui, l'admet à son service.

Le romancier ne lui fait pas regretter cette bienveillance. Vue dans la perspective du comte, l'action révèle bientôt chez le nouveau serviteur d'exceptionnels talents. Infailliblement, Andrea différencie tous les poissons et les fruits de la mer, et en intériorise les images au point de les dessiner les yeux fermés, inlassablement, avec une véracité confondante. De sorte que son maître, amateur éclairé et marchand d'art à ses heures, se met à rassembler ces natures mortes pour en tirer profit. Et bientôt, dans l'espoir d'en faire un peintre, il présente au jeune homme la collection de tableaux qu'il a constituée pour sa propre délectation dans le secret de sa demeure, et le pousse à se former en se référant aux artistes les plus renommés.

Avec une malice délectable, Ortheil amène donc son héros à s'instruire aux écoles de Canaletto et de Guardi, et devant leurs toiles, lui fait exprimer de surprenantes réserves. Elles touchent notamment chez le premier au rendu insouciant des vagues et des nuages, et chez le second, «aux voiles tendus sur les choses pour les embrumer». Abasourdi, le comte se persuade après examen, comme le lecteur se voit peut-être tenté de faire lui-même, de la justesse de ces critiques. Et en habile diplomate, afin de s'attacher définitivement celui qu'il considère désormais comme un génie, il confie à Andrea le rôle de sigisbée auprès de sa belle-sœur...

Avec une habileté consommée, Ortheil dose ses effets. Les plaisirs du monde et les vertiges de la passion vont causer la perte de l'artiste, tout en permettant son ultime apothéose. Parce qu'il a enfreint le code de chasteté imposé au chevalier servant, Andrea est jeté au cachot, mais y atteint au sommet de son art: en ne peignant plus que les reflets de l'eau, du ciel et de la lumière, il trouve loin de son temps sa propre manière, dont les touches novatrices ressemblent étrangement à celles d'un certain Turner, que l'auteur veille à mentionner dans les dernières pages. Ainsi s'achève sur de suggestifs aperçus esthétiques un roman d'une belle sensibilité picturale, gorgé de sensations et de couleurs, et qui imagine avec une grâce vivifiante et une belle transparence les fastes d'une époque et un destin de créateur.

https://www.letemps.ch/livres/Critique.asp?Objet=3601
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Stef*



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Message Posté le : Mer 12 Avr 2006, 09:34:01    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà qui est noté!
Voilà le genre d'intrigue qui me tarabuste...Merci Livia!
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