il Campiello

[labeuquette]

pour Joelle, notamment...
Arte 21h30 L'Italienne à Alger

[Gérard]

Ce soir , donc .
Rossini .
On croit savoir que j' l'aime , celui-là .
Fortement .
Par contre .
Je n'ai jamais vu cet opéra bouffe .
1813 .
2 actes , je crois .
Brillant et drôle , il paraît !
Merci à vous , j'l'aurais loupé .
L'ouverture , archi connue .
On va voir c'que ça donne .

[Joelle]

A ne surtout pas rater Le final du 1er Acte, ça vous flanque une pêche......

[Gérard]

Fin prêt , là aussi .
Une connaisseuse !
A tout à l'heure .

[Gérard]

De Jacques Offenbach :
" La gaîté doit être un devoir d'Etat ! "
La Périchole .
Le chef avait drôlement chaud dans la fosse , à Aix en Provence .
Malin le Gioacchino ; derrière cette farce où les Barbaresques , mine de rien , n'arrivent pas à entortiller les Italiens , le Stendhal - nom emprunté à une petite ville allemande lors des progressions napoléoniennes - du crescendo fait discrètement et de façon très voyante fortement allusion à l'indépendance transalpine et ceci bien avant le Nabucco de Verdi .
Henri Beyle vénérait Rossini comme il fit pénétrer l'Italie dans toute la France .
Même dans une petite bourgade des Creuses les plus reculées .
L'Agri-Culture se tirant vite fait des beaux quartiers , eux foncièrement incultes .
Avec puissance et respect .
Le provincial grenoblois , oui c'est cela , avec puissance et respect .
Et même si nous y arrivons tous en retard , à la dernière , quoi qu'il arrive nous serons éternellement bel et bien tous des Fabrices .
Comédie , tragédie : où et qui sommes-nous ?
En vérité , la gaîté de l'Ital , transcrite par l'extraverti corniste de Pesaro , masque en fait sa grande profondeur et des drames absolument cachés : pas donné à tout l'monde de les deviner chacune !
Comédie qui , tragédie quoi ?
Le ténor rossinien qui jouait Lindoro chantait superbe , j'ai adoré .
Manquait juste un p'tit poil le tonus farfelu et tonitruant de l'auteur .
Quand même un peu mozartien .
Gérard Courchelle , le présentateur , lui , était impeccable de précision et de goût . J'ai comme l'impression qu'il aime les belles choses , ce p'tit gars ; donc en fait ça change de tout l'reste . Encore un gros bol d'air !
Et pour finir en rigolade , un joli moment des rapports entre Paisiello le grincheux et Rossini le sérieux , pour le Barbier de Rome .
http://ecrits-vains.com/global/auteurs/derijck/morti.htm
Pour ce qui me concerne , j'aurais vraiment aimé être là pour la première !
Le père de la Malibran et de la Viardot qui péte sa guitare , l'autre qui s'péte la tronche dans la fosse , en sang , Rossini qui ne pense qu'à peloter une instrumentiste à peau de pêche juste avant l'estocade finale - celle qu'attend avec impatience la joueuse , bien sûr ! -, les hurlements de colère du public romain , un chat qui traverse inopinément la scène en miaulant , des distraits qui l'imitent , les hurlements de rire à 180° qui redoublent , le maestro qui s'en tape ne pensant qu'à b... , etc , etc .
Et ça , ça devait valoir son pesant d'or !
Avec à la clé , un succès fabuleux , des airs immenses .
Merveilleux Rossini .
Toute l'Italie en majesté . Et rien qu'elle .
Faut pas m'la faire !
Somptueux .