il Campiello

[Gérard]

Une visite de quoi ?
Hier ?

[wagon lits]

il est peut-être comme nous ! il n'a pas le bon "nonosse" :wink:

[Gérard]

Là , j'suis complètement largué .
Un naïf ! Tant mieux !
Autre chose .
Quand j'étais dans la photo en pro , j'ai eu l'occasion de voir , de toucher certains autochromes très rares des Frères Lumières . Magnifiques !
Et d'une fragilité sans nom .
Une de ces finesses sur les plaques . Magique !
Un très beau souvenir .
Je ne sais pas où , aujourd'hui , on peut en revoir .
J'aimerai bien .

[wagon lits]

Je crois que Véra et J@M devraient pouvoir vous en dire plus... :wink:
http://www.institut-lumiere.org/francais/patrimoinelumiere/autochromes.html

http://www.institut-lumiere.org/

mais je crois même en avoir vu dans de petits "écomusées" ou museums d'histoire naturelle...oui, mais où !?

(perso, j'aimais bien aussi ces photos en N&B qui se trouvaient dans les compartiments de trains à une époque que Vecellio n'a point connue :wink: ...combien d'heures n'ai-je point passé devant quelques vaches du bocage normand ou quelque pic alpin !! :wink: j'ai la chance d'en avoir trouvé en vide-grenier AVEC le cadre ! :wink: l'avantage d'habiter pas loin des ateliers de rénovation SNCF de St Pierre! :wink: )

[J@M]

[Gérard]

Merci pour le site des inventeurs français de la photo couleur .
Très bien !
L'inventeur du procédé couleur à trois couches sur film celluloïd était un allemand du nom de Fischer je crois . Un chimiste .
Sur une des vues , j'ai cru reconnaître les gants de Robert de Montesquiou près du bouquet de fleurs .
Vous avez vu la finesse du grain pour l'époque !
Quel trésor !
Je suis sûr qu'en Italie , ils ont aussi de très beaux souvenirs de ce type .
Voilà un truc qui va m'occuper : la recherche des plaques !

[Véra da POZZO]

pas mieux que J@M malheureusement... (j'ai honte)

d'autant qu'à moins d'un km de mon lieu de travail, il y a le musée Albert Kahn et ses magnifiques jardins à Boulogne Billancourt.

ne le dîtes à personne, je n'y suis jamais allé.... :? :?

Le musée propose une galerie d’expositions présentant des tirages d’autochromes (premier procédé de photo couleur), la consultation d’autochromes et de films pris de 1909 à 1931 à travers le monde par onze opérateurs : Indes, Chine, Japon, Mongolie...
Au début du siècle, Albert Kahn (1860-1940), riche banquier parisien à la tête de l’une des plus grosses fortunes d’Europe, entreprit une vaste oeuvre de recensement à l’échelle planétaire des cultures, habitats, rites religieux, costumes... de ce qu’il appréhendait déjà comme des phénomènes en voie de disparition. Il déploya une palette de projets : bourses de voyages Autour du monde, Société Autour du monde, Comité national d’études sociales et politiques, Centre de documentation, publications périodiques, enfin les non moins ambitieuses « Archives de la Planète ».

C’est à l’occasion d’un voyage en Asie, au début de l’année 1909, qu’il initie ce projet. En route pour un voyage d’affaires au Japon, il décide de s’arrêter en Chine, à Pékin. À cette occasion, son chauffeur, Albert Dutertre, formé à la photographie et à la cinématographie, commence, sur ses directives, à « fixer une fois pour toutes les aspects pratiques et les modes de l’activité humaine dont la disparition faible n’est qu’une question de temps ». Après ce premier voyage, il confit à Jean Brunhes, un géographe, la direction scientifique du projet, la coordination et la formation des différents opérateurs qu’il a recrutés. Cette formation est technique bien entendu, ceux-ci réalisent rapidement des autochromes - premier procédé industriel de la photographie directe des couleurs commercialisé par les frères Lumière dès 1907 - mais il s’agit surtout de leurs apprendre à regarder : « ne voit pas qui veut » se plaisait souvent à répéter Albert Kahn. Entre 1909 et 1931, le mécène finança de nombreux reportages photographiques pour constituer une bibliothèque d’images fixes et animées, les archives de la mémoire de ces débuts du XXe siècle, comptent ainsi 72.000 autochromes et 170.000 mètres de films.



autochrome, a priori,je n'arrive pas à repérer l'endroit ?
(je sais, en ce moment, y en a des qui ont d'autres chats à fouetter...) :wink:

[Gérard]

Ma chatte est sur mes pieds .
Regardez-moi cette douceur dans la lumière , cette clarté ; et pourtant le contraste , l'ombre est bien là !
A point !
Et dans les blancs , un poil de rosacé .
Quelle année ?
En tout cas , j'ai une adresse !

[Véra da POZZO]

pour Gérard et bien sûr les autres, il ne s'agit pas d'autochromes mais de photochromes.



"PORTAIT D'UN MONDE EN COULEURS"
Sabine Arqué et Marc Walter

éd. Solar 49 euros 10/2006


Un superbe album dévoilant, grâce au procédé unique de la photochromie mis en place à la fin du XIX siècle, la beauté du monde tout en couleurs à l'aube du XXe siècle.
Du continent américain à l'Asie, en passant par l'Europe, le Proche et le Moyen-Orient, plus de 300 images d'une collection privée donnent ici à voir un monde aujourd'hui disparu, superbe et étonnant, vierge de toutes empreintes du progrès et du tourisme de masse.
Un regard fascinant sur le monde aujourd'hui disparu du XIX siècle
À la fin du XIXe siècle, à l'heure de la vapeur et de l'électricité, le progrès transforme les modes de vie et les paysages. Des photographes de l'époque ont voulu fixer ce monde dans une série de vues avant que leur présent ne disparaisse à jamais.
En 1900, à l'Exposition universelle de Paris, le Zurichois Orell Füssli présente une technique révolutionnaire qui lui valut le premier prix : celle des « photochromes », les premières images en couleurs des lieux du monde les plus visités.
Un procédé de photographie en couleurs, unique pour l'époque
À mi-chemin entre lithographie et photographie, le procédé Photochrom ? abouti en 1889 ? était le fruit de dix ans de recherches. Ce n'est pas un procédé de prise de vue en couleur comme nous l'obtenons aujourd'hui avec un appareil photographique traditionnel, mais un procédé d'impression sur pierres lithographiques d'images en couleur à partir d'une prise de vue unique en noir et blanc.
47 pays du monde entier tels que vous ne les avez jamais vus dans un album exceptionnel
Les images issues du procédé Photochrom, qui émerveillèrent leurs contemporains, ont été diffusées en Europe (dès 1889) et en Amérique (1898) jusqu'au début des années 1920.
Ce très bel ouvrage rassemble une très riche collection de plus de 300 images. Elles couvrent 47 pays du monde entier, leur fraîcheur, leur naïveté, leur réalisme aussi, en font des témoins uniques de leur époque.
Préface de Jean-Christophe Rufin.

dommage que des trois vues concernant Venise, deux soient si mal légendées et de façon si inexacte...

[Gérard]

Les cavaliers de l'Apocalypse rôdent .
De gros nuages sont lourds et le soleil laiteux .
Au beau milieu .
Les portiques bronzent en gothique .
A l'eau , l'étain coulé s'osirise .
La nuit d'étang .

[wagon lits]

http://www.collezionarecartoline.it/home.php?base=scambi_cartoline&id_comune=1001&id_ritorno=1001
y a une image de belluno-cadore :wink: :wink:

c'est fou ce qu'on trouve quand on cherche autre chose ! :wink:

[wagon lits]

Trouvé grâce à la recherche de pubs pour Claude

[wagon lits]

Trouvé pendant la recherche sur l'histoire de la gare santa lucia : :wink:



Sont-ce de vrais gondoliers vénitiens page 9 !!???

La page 32 est incroyable aussi !
la 71 montre un ancien pont à la ferrovia...

[Gérard]

A vrai dire , chère amie ,
Hééééééé , Mélancolie .
Aimer l'ancolie .
Mélancolie .
Rudolf Kassner : « Les lettres complètent l’œuvre d’une façon tout à fait unique. On a envie de dire qu’œuvre et lettre sont ici comme vêtement et doublure, mais que cette dernière est d’une matière si précieuse qu’un jour quelqu’un pourrait bien avoir l’idée de porter le vêtement avec la doublure à l’extérieur. »

Venise , San Vio , Palazzo Valmarana
12 juillet 1912
.....
Voici une petite clé sur ma table ( en effet elle est encore là ) ; cette clé ouvre et ferme la grande , singulière salle du Casino dei Spiriti aux Fondamenta nuove ; dès que je désire m'y trouver , je puis y être , - mais quelle affaire , quelle exagération , que de désirer .
La Duse : - vous imaginez aisément que j'ai été chez elle , et qu'elle a été chez moi , et cela aussi est tel un mirage dans l'air sursaturé de clarté - . Nous étions comme deux personnages qui , dans un ancien mystère , en viennent à l'action , parlant au nom d'une légende , chacun disant sa part de rôle . Un sens se dégageait immédiatement de l'ensemble , et nous dépassait aussitôt . Nous étions telles deux coupes et formions l'un au-dessus de l'autre une fontaine , ne faisant que nous montrer l'un à l'autre combien sans cesse nous perdions dans sa rechute . Et pourtant , nous ne pouvions guère éviter de nous entendre sur la splendeur d'être tous deux si pleins de richesse , peut-être pensions-nous au jet vivant qui montait droit au-dessus de nous et retombait sans cesse , et sans cesse nous comblait .
Lâche comme je suis à présent , j'osais à peine la regarder : j'éprouvais une sorte de chagrin à la trouver si large et si robuste , le corps alourdi comme la monture renforcée d'un anneau dont la pierre serait déjà tombée une fois . La crainte de remarquer une déformation ou de voir quelque chose n'était plus , est cause à présent , que je ne me souvienne plus guère de sa bouche , cette bouche charnue qui semble ne plus devoir s'ouvrir que sur le coup d'un destin impersonnel , sans participation , à l'instar de certaines épées qui attendent le héros , le demi-dieu , pour être soulevées . Que dire de ce sourire , l'un des plus célèbres sans doute qui aient jamais été souris , sourire qui n'a point besoin d'espace , qui ne révoque ni ne cache rien , aussi diaphane qu'un pétale et pourtant tellement évocateur de choses imprévues que l'on est tenté de se lever dès qu'il se produit . Plus bouleversant encore que l'évènement même fut pour moi le fait que cette rencontre eût lieu brusquement , sans que j'y fusse pour quelque chose , alors que durant des années je n'avais eu de plus grand désir .
....Rilke à Marie Taxis , à Lautschin .

A vrai dire chère amie ,

La comtesse Mocenigo était d'une légèreté dans sa façon d'apparaître et sa manière d'être qui ne se décrit pas . Quant à lui , c'est à dire Wallis , je l'ai revu une fois encore à la librairie Rosen où il n'a pu trouver ce qu'il cherchait ; je lui envoyai le " Sermon de l'amour de Madeleine " pour le voyage , et à en juger d'après ce qu'il m'écrivit , il sut immédiatement s'y mettre ; il me manque beaucoup ici . Je crois pouvoir m'entendre particulièrement bien avec lui . J'aperçus dernièrement Henri de Régnier au Zaterre , le reconnaissant sans le connaître avec une toute petite femme très bien faite - serait-ce Gérard d'Houville ?
Ach , da wir Hülfe von Menschen erharrten: stiegen Engel lautlos mit einem Schritte hinüber über das liegende Herz .
( Alors que nous attendions le secours des humains : s'élevaient des anges sans bruit , d'un pas vers nous au-dessus du coeur gisant .)
La Duse a été pleine de grandeur aujourd'hui , d'une tristesse telle qu'en peuvent avoir certaines formations de nuages , on le prend pour de la tristesse , mais il n'y a là qu'un immense espace , ni gai ni triste , - mais grand .

Lautschin , 20 juillet 1912
Marie Taxis à Rilke , à Venise
O pelote miraculeuse que vous êtes ! Que ne va-t-on pas découvrir quand on vous dévidera ! Entre temps je remarque que les Anges sont de nouveau tout proches - leurs ailes bruissent .
Quand je songe aux circonstances dans lesquelles nous nous sommes connus , à la rapidité avec laquelle tout s'est déroulé , il me faut avouer qu'un singulier fatum nous a réunis . Il a suffi de cette brève étrange visite à Paris , avec la petite divinité impétueuse , pour que vous vinssiez ici .
..... Que vous ayez fait la connaissance de la Duse me réjouit beaucoup . Je me représente si bien votre état - tout de ravissement , c'est évident - la femme est faite pour enthousiasmer un poète . A chaque mot qu'elle profère vibrent tant de cordes - proches et lointaines dans le temps et dans l'espace - D'Annunzio l'avait profondément senti , mais la corde s'est rompue .