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il Campiello Le site forum des passionnés de Venise
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Virginie

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 3654 Localisation : Die (Drôme)
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Lili

Inscrit le : 23 Avr 2005 Messages: 7651 Localisation : Nice
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Posté le : Dim 01 Oct 2006, 08:52:13 Sujet du message: |
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Je confirme Virginie..... Trés beau livre qui nous révèle des secrets de verdure cachés là où on ne les attendrait pas.... Venise ne cessera jamais de nous surprendre  |
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Pietro
Inscrit le : 15 Sept 2006 Messages: 307 Localisation : Venezia
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Posté le : Mar 03 Oct 2006, 20:14:10 Sujet du message: |
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J'ai lu il n'y a pas longtemps un livre intéressant intitulé "Un jardin à Venise" de Frederick Eden, un patricien anglais de la fin du XIXème. Réédité récemment en français.
Il y raconte comment il a réalisé (avec l'aide de Gertrude Jekyll, sa belle-soeur et la plus célébre paysagiste de l'époque) un jardin de quelques ha - d'aucuns disent 4, d'autres 3 ? - à la Giudecca à co^té de la prison pour femmes.
S'y sont promenés de nombreuses célébrités, comme Marcel Proust, Cocteau, Aragon et bien d'autres.
A la mort d'Eden et de sa femme (vers 1920 pour cette dernière), le jardin et la villa attachée sont devenue la propriété de la reine de Yougoslavie (Hélène de Grèce ?). Celle-ci aurait sombré dans la folie dépressive en 1946. Il faut dire que son mari assassiné par un oustachi à Marseille en 1936, le royaume en pièces et le jardin occupé et dévasté par les troupes de Mussolini, il y avait de quoi.
Enfin le jardin est passé dans les mains d'un artiste viennois - Hundertwasser - qui semblait s'en foutre éperdument le laissant à l'abandon (incroyable quand on sait que le jardin est classé monument historique et que la ville manque d'espace vert et qu'en plus le peintre-architecte disait ne pas en e^tre propriétaire) .
Hundertwasser mort en mer et enterré en Nouvelle Zélande il y a 5 ou 6 ans, on - pour le moins moi - n'arrive pas à savoir à qui il appartient.
Quelqu'un ici le saura peut-e^tre ??
Un bon exemple de l'état d'abandon dans lequel la mairie laisse la ville, géré par une "aristocratie" de gondoliers, motoscafistes, marchands de verre et de masques, porteurs de bagage, pécheurs de coques de la Montedison, aubergistes radins et autres gargotiers de bas-étage :( :( :( :( :( . |
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Barocco

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 12949 Localisation : Lessines-Belgique
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Posté le : Mar 03 Oct 2006, 22:49:49 Sujet du message: |
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il y a 1 mois...(déjà.. :? )..voilà ce que j'ai pu voir du côté du rio della Croce...
effectivement la maison à l'air assez délabrée... :? :? mais côté jardin et fleurs...pour ce que l'on peut voir...ce n'est pas aussi abandonné que ce que je pensais... :wink: :wink:
à la vue de la sonnette d'entrée...un nom apparait...qui est-ce???mystère... :wink: :wink:
il y a quelques temps on avait évoqué ce livre et par conséquent ce jardin...dans la rubrique biblio... :wink: :wink:
ma mémoire me faisant de temps en temps de légers faux bonds....je ne peux donner davantage de précisions...mais je suis sûre que WL..notre Sherlock de service dans ce genre de recherches...sera très efficace... :wink: :wink: :wink:
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wagon lits

Inscrit le : 10 Sept 2005 Messages: 7202 Localisation : La Rosière de Montvalezan (1850 m )Haute Tarentaise 73 Savoie
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Posté le : Mar 03 Oct 2006, 22:53:32 Sujet du message: |
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:wink:
Elémentaire ma chère Annette...
Extras vos clichés :D  |
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Barocco

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 12949 Localisation : Lessines-Belgique
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Posté le : Mar 03 Oct 2006, 23:01:14 Sujet du message: |
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merci..WL...ce fut...presto..
quel bonheur de relire ces pages..
et quelle osmose!!!!!
je m'abstiendrai de placer les photos de la prison de femmes...
au fait..ce bien agréable petit livre...j'ai eu le temps de le lire...mais oui... :wink: :wink: en juillet...lors d'un certain congrès du côté du Loir et Cher... :wink: :wink: une amie l'avait placé dans ses bagages!!!!  |
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monteverdi

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 1452 Localisation : Ile de france
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Posté le : Mer 04 Oct 2006, 20:13:11 Sujet du message: |
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Le nom qui apparaît sur la sonnette, Grüner Janura est le nom d'un éditeur suisse de livres d'art et de lithographies, produisant entre autres les oeuvres de Fritz Hundertwasser , peintre, architecte et philosophe qui disait:
"je voudrais démontrer au fond comme il est simple d'avoir le paradis sur terre"
Eden donc...... :) :) :) |
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Gérard
Inscrit le : 18 Avr 2005 Messages: 1783 Localisation : Orléans
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Posté le : Mer 04 Oct 2006, 20:30:46 Sujet du message: Toujours taraudé par la question ! |
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Je me demande ce que Louis Aragon pouvait bien venir chercher dans ce jardin ?
Si en plus de son immense talent de prosateur , de cette incroyable auréole de poète très inspiré , il avait aussi des connaissances botaniques et agrestes affûtées , alors là les bras m'en tombent !
Quoi que , " La rose et le réséda " , dans l'fond c'est pas vraiment mal senti !
Et traduit .
Quel vrai combattant inspiré !
Et quelle " Tapisserie géniale " !
En peu de mots .
Grands .
Pas de crainte de la mort , donc , dans ce jardin d'Eden .
Pour le grand poète raillé .
Appelé , du fond des Âges , par Chrétien de Troyes et Guillaume de Lorris .
Qu'est-ce donc qu'il fichait dans ce peut-être havre de paix ?
Pour les deux autres , ça va , je pige !
Proust , ce sont les aubépines fleuries d'Illiers .
" Le chemin des aubépines
Je le trouvai tout bourdonnant de l'odeur des aubépines. La haie formait comme une suite de chapelles qui disparaissaient sous la jonchée de leurs fleurs amoncelées en reposoir. Leur parfum s'étendait aussi onctueux, aussi délimité en sa forme que si j'eusse été devant l'autel de la Vierge et les fleurs, ainsi parées, tenaient chacune, d'un air distrait, son étincelant bouquet d'étamines, fines et rayonnantes nervures de style flamboyant comme celles qu'à l'église ajouraient la rampe du jubé ou les meneaux du vitrail et qui s'épanouissaient en blanche chair de fleur de fraisier.
Combien naïves et paysannes, en comparaison, sembleraient les églantines qui, dans quelques semaines, monteraient, elles aussi, en plein soleil, le même chemin rustique en la soie unie de leur corsage rougissant qu'un souffle défait !
Coquelicot et bleuets
Je poursuivais jusque sur le talus qui, derrière la haie, montait en pente raide vers les champs, quelque coquelicot perdu, quelques bleuets restés paresseusement en arrière qui le décoraient ça et là de leurs fleurs comme la bordure d'une tapisserie où apparaît clairsemé le motif agreste qui triomphera sur le panneau ; rares, encore espacés comme les maisons isolées qui annoncent déjà l'approche d'un village, ils m'annonçaient l'immense étendue où déferlent les blés, où moutonnent les nuages et la vue d'un seul coquelicot hissant au bout de son cordage et faisant cingler au vent sa flamme rouge au-dessus de sa bouée graisseuse et noire, me faisait battre le coeur comme au voyageur qui aperçoit sur une terre basse une première barque échouée que répare un calfat et s'écrie, avant de l'avoir encore vue : La Mer !
Jasmin et giroflée
La haie laissait voir, à l'intérieur du parc, une allée bordée de jasmins, de pensées et de verveines entre lesquelles des giroflées ouvraient leur bourse fraîche du rose odorant et passé d'un cuir ancien de Cordoue, tandis que sur le gravier un long tuyau d'arrosage, peint en vert, déroulait ses circuits, dressait aux points où il était percé, au-dessus des fleurs dont il imbibait les parfums, l'éventail vertical et prismatique de ses gouttelettes multicolores.
Lilas
Avant d'arriver à la barrière blanche du parc de Swann nous rencontrions, venue au devant des étrangers, l'odeur de ses lilas. Eux-mêmes, d'entre les petits coeurs verts et frais de leurs feuilles, levaient curieusement, au-dessus de la barrière du parc leurs panaches de plumes mauves ou blanches que lustrait, même à l'ombre, le soleil où elles avaient baigné.
Quelques-uns, à demi cachés par la petite maison en tuiles appelée « Maison des Archers », dépassaient son pignon gothique de leur rose minaret. Les nymphes du printemps eussent semblé vulgaires auprès de ces jeunes houris qui gardaient dans ce jardin français les tons vifs et purs des miniatures de Perse.
Le temps des lilas approchait de sa fin ; quelques-uns effusaient encore en hauts lustres mauves les bulbes délicats de leurs fleurs, mais dans bien des parties du feuillage où déferlait, il y avait seulement une semaine, leur mousse embaumée, se flétrissait, diminuée et noircie, une écume creuse, sèche et sans parfum.
Le tilleul
Françoise faisait infuser son thé ; si ma tante se sentait agitée, elle demandait à la place sa tisane, et c'était moi qui étais chargé de faire tomber du sac de pharmacie dans une assiette la quantité de tilleul qu'il fallait mettre ensuite dans l'eau bouillante. Le dessèchement des tiges les avait incurvées en un capricieux treillage dans les entrelacs duquel s'ouvraient les fleurs pâles, comme si un peintre les eût arrangées, les eût fait poser de la façon la plus ornementale. Les feuilles, ayant perdu ou changé leur aspect, avaient l'air des choses les plus disparates, d'une aile transparente de mouche, de l'envers blanc d'une étiquette, d'un pétale de rose, mais qui eussent été empilées, concassées ou tressées comme dans la confection d'un nid. "
Donc l'enfance .
Cocteau , les plantes odorantes et apaisantes de Milly la Forêt .
" Les Simples " . |
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