il Campiello

[Lili]

Venise naissance d'une ville



Auteur : Sergio Bettini
Paru le : 01/10/2006
Editeur : EDITIONS DE L'ECLAT
Isbn : 2-84162-134-0 / Ean 13 : 9782841621347


"Considéré en Italie comme un classique, cet ouvrage adopte dès l'abord une position qui veut concevoir Venise comme obéissant, à travers les siècles, à une intention artistique propre, faisant de la ville une seule et unique oeuvre d'art, vivante et cohérente. Tout entière construite dans une relation à la lumière et au rythme, obéissant à un tempo pleinement humain. Non seulement les places et les rues, les maisons et les églises ont été, comme partout, construites par la main de l'homme, mais le terrain lui-même a été fait par l'homme. Les Vénitiens ont dû fixer et 'amarrer' leur sol, consolider le fond boueux et instable des îles avec des pylônes, relever et renforcer les grèves contre les marées, imposer aux canaux des cours moins hasardeux. Construire enfin la base elle-même de la ville, pour affirmer leur volonté de vivre, et donner à cette vie une forme et un destin'. C'est l'histoire de cette forme et de ce destin que Sergio Bettini raconte ici, dessinant la mosaïque d'une ville depuis ses origines jusqu'à l'apogée de son aventure architecturale."


Critique parue dans le Monde :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-827701@51-798921,0.html

Ce livre recèle 130 illustrations en noir et blanc

[Gérard]

Merci Lili de nous rappeler cet opuscule savant .
Et essentiel .
Le Monde en dit :
" Dès lors, Venise est la ville "la plus ville qui soit", car elle est le fruit d'inlassables efforts, "tenace(s) et visionnaire(s)", qui se fondent au fil du temps dans une "intention totale". Ce concept emprunté à la phénoménologie est essentiel aux yeux de Bettini qui y voit l'explication des formes artistiques et architecturales presque utopiques de Venise. C'est de cette intention que naît la ville, "machine à convivre" qui ne sera presque jamais secouée de soulèvements populaires. "
Mais ce n'est pas la seule ville qui soit ainsi . Pas du tout .
Rome , l'immense Rome , qui ne fut jamais si forte qu'au coeur de ses incroyables défaites , parce que ivre de volonté , demeure aussi une architecture de " l'Intention " - les pierres y étant renversées - .
Mais ce n'est qu'un avis personnel .
Contraire à celui de beaucoup de savants qui opposent les deux cités l'une à l'autre , comme on oppose un peu sommairement la fonction et les servitudes de l'eau à celles , autres , qui forcèrent le destin de la terre ferme du côté du Latium .
Je trouve que le concept d'érection des deux villes est identique , les buts poursuivis étant à peu près les mêmes - la survie d'abord , puis l'Empire , l'Hégémonie , les Lois , et enfin les Arts - ; seules les formes de ces manifestations de l'Intention diffèrent à cause des particularités liées sans doute aux différences géographiques des deux endroits .
Tarquin l'Ancien , Appius , Scipion , César , Auguste , Hadrien , Constantin impulsèrent à l'Urbs un rythme que d'autres , plus tard , donnèrent à la cité des Eaux .
Pas tant de différence que ça , en fin de compte .
La lente et longue mémoire des deux sites me renforce et m'attendrit tout autant et de la même façon que je sois , silencieux , au Capitole ou bien à San Marco .
Aujourd'hui , L'Europe en Intention , dont le destin est en marche , doit procèder de la même façon .
Et pour qu'elle existe donc , il lui faudra certainement exercer la même volonté .
Fernand Braudel disait que notre monde avait été façonné par trois étoiles : Jérusalem , Athènes , Rome . Juste !
Venise , Paris , Londres , Vienne , Madrid , etc , entrent également , satellitaires , dans cette constellation dont on doit se rappeler la configuration originelle en permanence .
Et oublier tout ce qui touche aux aspects folkloriques , aux anectodes .
Il faut toujours déchiffrer , et pour Rome et Venise il fallut défricher !
Puis ériger .
Les Pierres .