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Les tribulations des Noces de Cana

 
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J@M



Inscrit le : 06 Sept 2006
Messages: 1477
Localisation : LYON

Message Posté le : Dim 16 Sept 2007, 17:39:59    Sujet du message: Les tribulations des Noces de Cana Répondre en citant



1. De Venise à Paris

Les Noces de Cana de Véronèse est l'un des dix-huit tableaux (auxquels s'ajoutent deux statues) que trois représentants du gouvernement Français, les peintres Jean Simon Berthélemy et Jacques Tinet, ainsi que le chimiste Claude Louis Berthollet, membres de la Commission pour la recherche des objets de science et arts en Italie, sont autorisés à prélever sur le territoire de la République de Venise en vertu du traité de Milan, signé le 16 mai 1797.

On roule l'immense toile sur place à San Giorgio Maggiore, sur un cylindre "de grand diamètre" en intercalant "un lit de feuille de papier blanc" entre chaque révolution, le tout "enveloppé d'une toile et bien serré au moyen d'une bande roulée en hélice autour d'un cylindre, d'abord dans un sens, puis dans un autre, en sorte que tout mouvement est impossible".
La caisse contenant le cylindre est embarquée avec d'autres le 26 septembre sur la frégate La Sensible dotée de trente-deux canons pour la sécurité et doublée en cuivre pour l'étanchéité.

Le navire aborde Toulon le 28 janvier 1798. Par peur des rats, qui ont déjà rongé leur toiles d'emballages, le capitaine fait aussitôt débarquer et entreposer les caisses, qui sont transportées le 28 février sur La Créole. Celle ci remonte le Rhône jusqu'à Lyon, puis la Saône, et emprunte finalement le canal du Centre à Chalon. Un convoi de bateaux plus légers gagne la Seine par les canaux de Briare et du Loing, et arrive à Paris au port de l'Hôpital le 16 juillet.

Les oeuvres sont transportées sur des chars qui font leur entrée solennelle le 27 juillet 1798, anniversaire de la chute de Robespierre, dans un convoi triomphal "des Sciences et des Arts" au cours d'une fête qui dure deux jours. Les oeuvres vénitiennes sont transportées par un char portant une inscription composée par l’archéologue Antoine Mongez : "Iris de ses couleurs embellit leurs palettes". Les Noces de Cana sont solennellement exposées dans le Salon carré le 8 novembre 1798.


2. Les aventures des Noces de Cana au Louvre

Dés la première présentation des Noces de Cana dans le Salon carré le 8 novembre 1798, les problèmes de conservation apparaissent: Composée de plusieurs lés cousus ensemble, la toile, qui mesure sept mètres de haut sur dix mètres de large, a besoin d’être consolidée et sa surface d’être nettoyée et restaurée.
Le 28 novembre, on décide de diviser le tableau en deux en décousant la couture médiane qui, à hauteur de la balustrade, lie horizontalement les moitiés haute et basse de l’œuvre, et de rentoiler indépendamment les deux morceaux, qui sont tendus chacun sur son propre châssis.
Cette consolidation terminée le 19 juin 1799, on procède au nettoyage et à la restauration de la couche picturale, de juillet à décembre.

L’œuvre est exposée dans le Salon carré le 30 mai 1801, les deux moitiés présentées l’une au- dessus de l’autre et leur jonction dissimulée sous un mastic mis au ton, très fragile : On l’a refait en 1802 et 1806.

Le tableau est temporairement décroché en 1810, quand le Salon carré est transformé en chapelle pour le mariage de Napoléon et Marie-Louise. A la chute de l’Empire, l’œuvre est réclamée par l’Autriche, dont dépend Venise : Lavallée, secrétaire général du musée, obtient le 2 octobre 1815 de garder le tableau en échange d’une toile de Le Brun, Le repas chez Simon (Venise, musée de l’Académie).

Pendant la guerre de 1870, les Noces de Cana sont envoyées roulées à l’Arsenal de Brest le 3 septembre, mais elles sont de retour au Louvre en septembre 1871.

Elles restent, en revanche, seules dans le Salon carré durant la Première Guerre mondiale, mais courent les routes durant la Seconde : Quittant le Louvre le 28 août 1939 sur une remorque de la Comédie-Française, la toile gagne les châteaux de Chambord et de Louvigny dans la Sarthe, l’abbaye de Loc-Dieu dans l’Aveyron en juin 1940, le musée Ingres à Montauban en septembre après avoir risqué de brûler dans un incendie de freins au tournant de Caylus, réintégrant enfin le Louvre en novembre 1942.

Replacée sur son châssis en février 1948, l’œuvre est exposée dans la salle des Sept Cheminées en 1949.

Finalement transférée en 1951 dans la Salle des Etats, qu’elle n’a pas quittée depuis, elle fut restaurée en présence du public de 1989 à 1992 avec le mécénat d’ICI France.

(Source: Grande Galerie/Le Journal du Louvre. N°1 Automne 2007)
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Danielle



Inscrit le : 17 Avr 2005
Messages: 7935
Localisation : Montigny-le-Tilleul

Message Posté le : Mar 18 Sept 2007, 19:21:38    Sujet du message: Répondre en citant

Enfin, j'ai pu lire avec attention ce message très intéressant qui nous révèle les coulisses d'un véritable exploit tout d'abord emballer ensuite véhiculer une pièce d'une telle grandeur sans parler de toute la suite historique du voyage de ce tableau.Bravo!
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Gérard



Inscrit le : 18 Avr 2005
Messages: 1783
Localisation : Orléans

Message Posté le : Mer 19 Sept 2007, 13:30:21    Sujet du message: Répondre en citant

La revue est magnifique .
Digne du grand musée .
Le conservateur des peintures vénitiennes s'appelle Jean Habert ; il nous délivre en quelques lignes l'attrait si particulier qu'ont les Français pour ces peintres de l'Île .
De la Cité .
On a vraiment d'la chance !
Quel trésor !
Et bien sûr , on ne reviendra pas sur les pérégrinations de celle qui est en face ! N'est-ce pas ?
Sensualité androgyne , inquiétante et florentine regarde agapes jouissives et miraculeuses du christianisme débridé et coloré : mais ceci est une autre histoire .
On appelle ça , la Liberté !
On s'accroche .
Ah ouais , pour ça , on s'accroche !
Durant la Seconde Guerre mondiale, les oeuvres d'art des musées nationaux et de province furent mis à l'abri par le ministère délégué aux Beaux-Arts. Avant même la déclaration de la guerre, les plans d'évacuation imposèrent la mise en sécurité des objets les plus précieux dans de nombreux châteaux du sud de l'hexagone. Dans les régions frontalières avec l'Allemagne, les vitraux et les objets d'art des édifices religieux ont connu le même destin. Les vitraux médiévaux d'Alsace et de Lorraine ont été déposés et soigneusement stockés dans des caisses protectrices, ces précieuses verrières ainsi que d'autres trésors seront acheminés par convoi ferroviaire et par camions jusqu'au château d'Hautefort, l'un des plus grands dépôts constitués pendant la guerre. Quelques châteaux bordelais conserveront dans leur sous-sol les collections des musées de Bordeaux, Bayonne... Tandis que le château de Montai, dans le Lot, a eu le privilège d'abriter la célèbre Joconde et d'inestimables tableaux du Louvre. L'histoire du plus grand trésor caché en Dordogne mérite d'être contée. Pendant cinq ans, « la lumière de Chartres » a éclairé les ténèbres du Périgord.
http://fr.wikipedia.org/Rose_Valland
Et Jacques Jaujard .
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Vecellio



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Messages: 769
Localisation : Trop loin de la Lagune!...

Message Posté le : Mer 19 Sept 2007, 22:44:17    Sujet du message: Répondre en citant

D'ailleurs, en page 46 de cette revue, on trouvera cité le nom d'un campielliste... :wink:
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Barocco



Inscrit le : 17 Avr 2005
Messages: 12949
Localisation : Lessines-Belgique

Message Posté le : Mer 19 Sept 2007, 23:43:58    Sujet du message: Répondre en citant

et on la trouve où cette revue??? Rolling Eyes Rolling Eyes :wink: :wink:

merci J@M pour cette info dénichée...et cette chronique de voyages!!!
j'avais signalé je ne sais plus où..le retour récent de la ....copie à san Giorgio.... :wink: :wink:
...j'ai retrouvé..
http://forum-venise.hostonet.org/viewtopic.php?t=3294
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Gérard



Inscrit le : 18 Avr 2005
Messages: 1783
Localisation : Orléans

Message Posté le : Jeu 20 Sept 2007, 09:12:41    Sujet du message: Répondre en citant

http://mediaobs.com/titre/grande_galerie
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Trimestriel . 4 par an .
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