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Véra da POZZO

Inscrit le : 05 Déc 2005 Messages: 2190 Localisation : île de France
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Posté le : Ven 26 Sept 2008, 18:02:50 Sujet du message: Pietro Querini, les naufragés de Röst |
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Vu dans la vitrine de la librairie française à Venise en août dernier.
Pietro Querini : Les Naufragés de Röst
de Benjamin Guérif
éd. Rivages, oct 2007, 319 pages, 20.00 euros
Les quelques libraires que j'ai interrogés ne le connaissaient pas avant de tapoter sur leur engin et de toute façon, il faut le commander pour l'avoir.
Pourtant les éditions Rivages augurent d'une certaine qualité.
Pour cet ouvrage, l'auteur a obtenu le Prix Gens de Mer 2008.
Ce prix est remis lors du Festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo.
Il est destiné à récompenser l’auteur contemporain d’un livre récent, récit ou roman, étude ou document, ayant un caractère maritime au sens le plus large.
Benjamin Guérif, docteur en histoire, est un amoureux de la Norvège, et plus particulièrement de Röst, qui conserve le souvenir de Pietro Querini.
Il est également éditeur et traducteur.
Quelqu'un connait-il ? Mais moi, ça me tente bien de plus que cela rappellera quelque chose à plusieurs d'entre nous. C'est à partir du livre "Naufragés" que l'auteur a construit son récit.
http://forum-venise.hostonet.org/viewtopic.php?p=22413&highlight=naufrages#22413
http://www.lekti-ecriture.com/editeurs/Naufrages.html
Compte rendu :
Au XVe siècle, au nord de l’Europe, le naufrage d’un navire entraîne une poignée de survivants au bout du monde, sur une île aussi inattendue que merveilleuse. Porté par une écriture éblouissante, ce magnifique roman, inspiré de faits réels, nous emmène au cœur de l’océan, dans un monde hostile, féerique et chargé de mystères.
Dans l’Europe déchirée du XVe siècle, Venise étend son empire maritime sur la Méditerranée. Pietro Querini, aristocrate cultivé passablement misanthrope, conduit vers les Flandres un lourd vaisseau de commerce. Excellent marin, curieux, polyglotte, il s’est gagné auprès des gens de mer un certain respect mêlé de défiance superstitieuse.
Cette année-là, la guerre ravage l’Orient et la France, la piraterie génoise menace et le navire quitte la Crète avec quelque retard. A peine a-t-il dépassé Gibraltar qu’une puissante tempête l’endommage. Commence alors une longue dérive vers le Nord, vers le froid et la nuit hivernale arctique, peuplée de monstres et de créatures légendaires.
Après une longue lutte contre les éléments, l’équipage doit abandonner le navire. C’est à bord d’une embarcation de fortune que quelques survivants s’échouent sur une île déserte extrêmement inhospitalière. Ils résistent un mois dans des conditions abominables avant d’être recueillis par une étrange tribu : les habitants d’un petit village voisin, Röst, qui survivent de leur pêche. Bienveillante, naïve et fataliste, la population surprend et fascine les marins, tandis qu’autour d’eux le printemps boréal réveille une nature extraordinaire. Des amitiés se nouent, parfois davantage. Plusieurs marins décident de rester. Fin mai, Pietro Querini rembarque sur un navire et regagne Venise, où il écrit son histoire, témoignage d’une extraordinaire aventure maritime qui l’a porté jusqu’aux dernières limites du monde.
Ce récit épique se fonde sur l’authentique journal de bord du véritable Querini, personnage passionnant hors du commun, ainsi que sur les témoignages recueillis auprès de marins survivants. Grâce au pouvoir d’évocation de l’auteur, à son talent de conteur, le lecteur, captivé, vit intensément chaque instant (la tempête, le naufrage, le froid, la mort, la survie sur des îles désertiques, les saisons boréales…). Le roman est aussi extrêmement littéraire de par la qualité rare de son écriture, d’une beauté classique à la façon d’un récit de voyage ancien.
Mais ce livre est bien plus qu’un roman d’aventure historique, c’est un texte subtil, les rapports entre les protagonistes, le fond historique (un moment charnière de l’Histoire avec la fin du Moyen Age) sont évoqués avec finesse.
Enfin, Pietro Querini est une réflexion sur l’humanité, l’altérité (le monde " civilisé " à la rencontre d’un monde soi-disant barbare), la possible existence d’une microsociété idéale (partage, générosité). |
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Blandine

Inscrit le : 24 Fév 2008 Messages: 5938 Localisation : Rennes
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Posté le : Sam 27 Sept 2008, 07:47:14 Sujet du message: |
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Pietro Querini : Les naufragés de Röst par Benjamin Guérif (Broché - 3 octobre 2007)
Acheter neuf: 19,00 € et 10 d'occasion à partir de EUR 7,99, sur Amazone.
"Enfin, Pietro Querini est une réflexion sur l’humanité, l’altérité (le monde " civilisé " à la rencontre d’un monde soi-disant barbare), la possible existence d’une microsociété idéale (partage, générosité)."
Je pense me pencher sur la question prochainement ! |
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Jas Site Admin

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 11942 Localisation : Vendômois
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Posté le : Mer 08 Oct 2008, 16:21:45 Sujet du message: |
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C'est en commande ... j'attends
Je regrettais que les narrateurs dans "les naufragés" ne sachent pas faire passer leurs émotions, ni nous tenir en halène par le récit de leurs aventures pourtant hors du commun... bref qu'ils ne soient pas des écrivains
J'attends beaucoup de ce livre :wink: |
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Jas Site Admin

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 11942 Localisation : Vendômois
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Posté le : Mer 22 Oct 2008, 08:53:26 Sujet du message: |
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:? :? :? :?
Bon alors :
Nous avions avec les rapports d’époque de Querini le capitaine, de Fioravante et Michiel matelots, la trame d’une aventure maritime exceptionnelle. La rencontre entre la civilisation la plus sophistiquée avec la plus primitive dans l’occident du XVème siècle.
J’attendais d’un écrivain, qui plus est, historien, qu’il mette en scène l’organisation d’un tel voyage, qu’il nous apprenne comment ils étaient financés, assurés … et surtout, surtout ; qu’il nous fasse « vivre » cette odyssée … je voulais avoir froid, faim, peur et espérer avec eux … Je voulais partager la vie des marins à bord d’un navire vénitien en 1431 !!!
Mais hélas, Benjamin Guérif n’est pas Patrick O’Brian.
C’est mou, lent, sans surprise, à aucun moment on n’arrive à s’identifier avec les personnages … bref : Guérif n’est pas un conteur.
Oubliez ce bouquin, et relisez les textes originaux traduits du vénitien par Claire Judde de Larivière dans « Naufragés »
http://forum-venise.hostonet.org/viewtopic.php?t=1495&highlight=naufrag%E9s |
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Véra da POZZO

Inscrit le : 05 Déc 2005 Messages: 2190 Localisation : île de France
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Posté le : Mer 22 Oct 2008, 17:05:54 Sujet du message: |
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Je suis pas loin de penser comme Jas, je n'ai pas terminé le bouquin, mais ça manque singulièrement de peps et d'info sur la vie des marins au 15e s.
Pour le moment je suis déçu, pourtant quel beau récit cela aurait pu faire... |
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Danielle

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 7935 Localisation : Montigny-le-Tilleul
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Posté le : Mer 22 Oct 2008, 17:16:14 Sujet du message: |
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Donc ne pas se précipiter pour l'ajouter sur nos rayons persos....... :D :wink: :wink: :wink: |
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Blandine

Inscrit le : 24 Fév 2008 Messages: 5938 Localisation : Rennes
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Posté le : Mer 22 Oct 2008, 17:59:15 Sujet du message: |
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Certes, certes, le début est plus que laborieux et sans intérêt. On se pose même la question de l’utilité de certaines scènes … Mais le récit prend vraiment de l’ampleur par la suite, et on assiste à cette lente, terrible et inexorable chute vers un inconnu qui recule toujours et encore. Quand Jas dit qu’il voulait ressentir ce que les marins avaient ressenti dans ce voyage vers l’abîme, je trouve que l’évocation est forte et vraie.
Le moment le plus terrible, peut être, reste quand ils arrivent enfin sur l’île du bout du monde, et que l’île s’avère pire encore que l’océan … vous verrez la fin.
J’ai vraiment été très déçue, au début, mais je crois qu’il vaut vraiment la peine d’être lu jusqu’au bout ! Aller, un peu de courage … |
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Danielle

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 7935 Localisation : Montigny-le-Tilleul
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Posté le : Mer 22 Oct 2008, 18:11:17 Sujet du message: |
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Pour ceux qui sont intéressés par les côtés pratiques de la navigation vénitienne:
Naufrages, corsaires et assurances maritimes à Venise. 1592-1609.
TENENTI, Alberto
Bateaux et batellerie de Venise,RUBIN DE CERVIN, |
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Martine

Inscrit le : 18 Sept 2006 Messages: 2586 Localisation : Hauts de seine
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Posté le : Mer 22 Oct 2008, 18:32:53 Sujet du message: |
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Et voilà!!!
Comme quoi...d'aprés Blandine...il faut persévérer...
Et moi qui laisse tomber les bouquins qui ne m'inspirent pas! ... |
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Jas Site Admin

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 11942 Localisation : Vendômois
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Posté le : Mer 22 Oct 2008, 18:45:23 Sujet du message: |
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Oui Blandine, je l’avais remarqué :wink:
Le premier tiers est un laborieux devoir de remplissage à éviter … commencez page 97.
En effet, la tempête semble réveiller l’auteur quelque peu, mais même ainsi, ce roman n’apporte pas grand-chose par rapport aux documents d’origine qui ont au moins le mérite d’être d’émouvants témoignages direct.
Non, tout bien pesé, je persiste et signe : cette entreprise de récupération est un … naufrage.
Entre les deux, pas d’hésitation, je choisi « Naufragés » |
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Blandine

Inscrit le : 24 Fév 2008 Messages: 5938 Localisation : Rennes
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Posté le : Jeu 23 Oct 2008, 06:49:48 Sujet du message: |
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heu, c'est que moi, je n'ai pas lu les documents d'origine  |
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Jas Site Admin

Inscrit le : 17 Avr 2005 Messages: 11942 Localisation : Vendômois
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Posté le : Jeu 23 Oct 2008, 08:13:51 Sujet du message: |
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D'accord
Je me posais la question justement, en effet pour un lecteur qui n'a pas connaissance des documents d'origine, la trame de cette épopée est suffisamment dramatique pour retenir l'attention malgré la médiocre adaptation de l'auteur.  |
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Blandine

Inscrit le : 24 Fév 2008 Messages: 5938 Localisation : Rennes
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Posté le : Lun 10 Nov 2008, 10:36:07 Sujet du message: |
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Je viens d’achever les récits des Naufragés. Oui, bien sur, après cette lecture, on a un autre regard sur le roman.
En fait ce que je reproche maintenant à Benjamin Guerif, c’est d’avoir complètement transformé Querini : on ne peut pas dire « le personnage de Querini », parce que Guerif oublie quelque peu qu’il a été un capitaine au XVème siècle et que, dans son récit, il montre un visage radicalement différent de celui proposé par le roman.
Le « personnage » du roman, glacial et taciturne a une répugnance profonde pour Venise et son retour lui semble insupportable. Quérini dans son récit apparaît beaucoup plus attachant et, au-delà de l’histoire du naufrage, nous donne un témoignage remarquable sur ce que pouvait penser du monde, de la vie, de lui même, des rapports entre les personnes ,de son rôle de capitaine, un noble vénitien en 1430. D’ailleurs, la confrontation entre les deux témoignages est vraiment très intéressante, l’autre récit, celui de Fioravante et Michiel se plaçant sur un tout autre registre.
Pour répondre à Jas quant à la force d’évocation du récit de Querini, et bien je trouve qu’il nous entraine à sa suite avec beaucoup d’émotion : le détail de ses souffrances et de sa peur est suffisamment explicite pour qu’on ressente avec lui les épreuves qu’il a traversées ! Il apostrophe à plusieurs reprise le lecteur, ce qui me semble être tout à fait nouveau dans les récits de cette époque. Quelle aventure extrême ! |
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