il Campiello

[Stef*]

Lu dans le quotidien belge "Le Soir" de ce vendredi 7 décembre...

"Carpaccio, les esclaves libérés" ou
"Comment passer de la violence à la paix?" de Michel Serres.

Surnommé 'il Signore devozione' par le gardien de la Scuola dei Schiavoni,
tant il passe ses heures en admiration devant les tableaux du Carpaccio,
l'académicien en revient au peintre vénitien, vingt ans après ses "Esthétiques"...

Merci, petit papa Noël...Je suis toujours toujours très sage, tu sais.... :D :D :D :wink:

http://www.amazon.fr/Carpaccio-esclaves-lib%C3%A9r%C3%A9s-Michel-Serres/dp/2746503506

[Martine]

NON...petit papa Noël...il n'est pas toujours trés sage!
Il embête souvent ses petits camarades...en posant des questions trop difficiles!!!

[Stef*]

Et alors, Salomée...Ce fichu ticket pour l'Atlantide...tu m'l'as retrouvé ou quoi!
quand je te dis que ça urge!

:wink:

[wagon lits]

Oui, dépêchez vous Salomé !

On est en train d'installer la machinerie pour le supplice de la roue du moulin à eau !

[dominique M.]

moi je le cerrai bien directement entre les 2 colonnes ....

[livia]

Il est possible d'écouter une petite conférence par l'auteur sur le site de la librairie Mollat (Bordeaux): http://www.mollat.com/conferences/michel-serres-1905.html

Petites chroniques du dimanche soir - Volume 2. Février 2006 - mars 2007 : entretiens avec Michel Polacco. Carpaccio à Venise ou Les esclaves libérés.Professeur à Stanford University, membre de l’Académie française, Michel Serres est l’un des rares philosophes contemporains à proposer une vision du monde ouverte et optimiste.

Petites chroniques du dimanche soir - Volume 2, Février 2006-mars 2007 : entretiens avec Michel Polacco

Second tome des Petites chroniques du dimanche soir, dont le premier tome courrait de septembre 2004 au tout début février 2006.
Février 2006 – mars 2007 : 13 mois de chroniques hebdomadaires pour adopter un regard différent sur l’actualité, pour reconnecter les événements de notre monde à leur sens profond.

Ce regard détonnant, plein d’intelligence et d’humanité, Michel Serres, en devisant avec Michel Polacco, le porte à nouveau sur des sujets brûlants, comme les SDF, le débat politique, le droit d’auteur, ou plus intemporels, comme la poésie, l’identité, la gourmandise… Au fil de chaque chronique, conjuguant le recul nécessaire à l’analyse au refus de toute pensée unique, il rend à l’actualité sa portée véritable.

Carpaccio à Venise ou Les esclaves libérés

Neuf tableaux éblouissants de Carpaccio entourent, embrassent la chapelle des Esclavons, à Venise (dite encore Scuola di Schiavoni). Admiratifs, nous les contemplons une par une : saint Georges terrasse le Dragon; saint Matthieu reçoit de Jésus sa vocation; saint Jérôme amène au monastère son lion; Saint Augustin entre en extase… Dans cette série grandiose, le peintre a-t-il eu l'intention de raconter une histoire, comme s'il s'agissait d'une bande dessinée?

(réf: http://www.mollat.com/conferences/michel-serres-1905.html)

[Gérard]

Vision du monde ouverte et optimiste .
Refus de la pensée unique .
Inique .
C'est curieux quand même cette idée qu'eut Richelieu , ce si cruel homme d'Etat , de fonder en 1635 l'Académie Française .
Où l'on continue de papoter .
Comme des vieux .
Puis ,
Mazarin et Colbert firent la France moderne d'aujourd'hui , en la pillant sans vergogne à titre personnel , en la volant de façon outrancière , tout en lui rendant au final le montant global de leur préjudice éhonté .
Comme tout cela est curieux !
N'est-ce pas ?
Bon , finalement , les académiciens frenchies sont pas tous des vieux réacs !
Pléonasme ?
Des rejeteurs .
Intéressant .
http://www.gilles-jobin.org/citations/?=s&au=443
http://www.archipress.org/press/serres.htm
Sa série télévisuelle avec Pierre Léna , sur le cosmos , fut un vrai miracle .
Comme l'est sans doute une peinture , une toile-étoile , de Carpaccio .
Le cosmos , c'est en premier le monde des apparences !
Cosmétiques pour monde cosmétique ?
Parc'que vous l'valez bien !
Et si derrière , il n'y avait plus rien ?
Aut'chose : un exemple .
Lors de cette série extraordinaire avec Pierre Léna , où il discourait du sens de l'univers et donc de celui des mots , qui forcément le définissent , il m'éveilla ! Flash ! Big bang ! Par l'exemple .
Son exemple : le logos .
Logos, dérive du grec lógos « parole, discours » et désigne le discours (textuel ou parlé). Par extension, logos désigne également la « rationalité » (l'intelligence), conséquente à la capacité à utiliser une langue . Logos est un terme utilisé notamment en philosophie, en rhétorique, en théologie chrétienne, et en psychologie.
Dérivent de cette étymologie les suffixes -logie , -logique , -logue , désignant les diverses sciences et autres adjectifs de ce savoir ainsi que les personnes référentes .
Dérive des continents , dérive de la vertu , dérive de la pensée .
Eh bien , pour cet académicien pour le moins étrange , le logos désigne avant tout le " rapport à " .
Ce qui n'est pas tout à fait la même chose .
Autoroutes de la pensée conforme ,
Ou ,
Chemins de traverses ?
A vous d'choisir !
En fait , eh bien non , il s'agissait plutôt de sa conversation sur l'ombre que firent sur la pensée de Thalès les Pyramides .
Il en est dit :
"C’est ce que fit Thalès en élaborant au VI e siècle avant J.C. les fondements de la géométrie, il le fit notamment dans l’ombre de la pyramide de Kheops. Ayant établi un rapport entre la taille de sa propre hauteur et de son ombre portée sous le soleil égyptien, et ayant mesuré la longueur de l’ombre de la pyramide, il transposa ce même rapport pour calculer la mesure de la hauteur de la pyramide. Ce rapport qui permet de passer du petit au grand, dans la similitude des proportions, est dit rapport d’homothétie.
Peut-être fut-ce un bâton planté dans le sable qui servit de mesure? Peut-être était-ce Khephren ou Mykérinos, peu importe, nous sommes, comme Thalès, à l’ombre de toutes les pyramides, qui, dans un rapport d’homothétie, à partir de l’ombre d’un bâton ou de nous-mêmes, debout, dans toutes les lumières, nous permettent de calculer l’immensité, de la ramener à notre dimension ou inversement de nous donner la mesure du plus grand que nous. "
Si Michel Serres demeure si attentif à la bonne ville de Venise , c'est que l'ombre de l'antique cité et l'ombre de nos pas chancelants , ici là-bas , tout autant intriguante qu'instructive , a peut-être une chance de l'instruire comme nous aussi sur le logos que nous enseignent sa présence et son Histoire .
Je veux dire Elle !
Debout qu'il est , et que nous sommes .
Dans les Lumières de Venise .
C'est ainsi .

[Jas]

Carpaccio les esclaves libérés, une œuvre somptueuse.
Michel Serres, d’une écriture limpide, nous livre son interprétation des neuf tableaux de Carpaccio exposés à la Scuola dei Schiavoni : une BD qui nous ouvre la voie pour passer de la Violence (1er tableau St Georges terrassant le dragon), à la Paix (dernier tableau St Augustin en extase).
Extrait de « l’autopsie » du premier tableau : « Observez, au passage, combien les deux combattants se ressemblent : aussi hérissés d’épines et de piques, becs et ongles … les unes que les autres, les forces … les axes – du bien et du mal, en s’imitant, se reproduisent dans l’espace et le temps ; éperons, sabre et lance font face à la mâchoire, aux griffes et aux ailes aigues. Même accouchant du même, mère d’elle-même, la violence engendre la violence, ensemençant ainsi notre histoire de cadavres. »
Limpide vous dis-je … mais oui, mais c’est bien sûr ! … Merci Michel Serres.
A relire in situ.

Ps. Merci Béa de me l’avoir offert.