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Un nocturne vénitien

 
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Danielle



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Messages: 7935
Localisation : Montigny-le-Tilleul

Message Posté le : Mer 07 Sept 2005, 21:37:19    Sujet du message: Un nocturne vénitien Répondre en citant

Un nocturne vénitien Hafid Aggoune,
Les identités de Samuel Tristan, le héros de ce superbe récit, sont aussi nombreuses que les nuits, tantôt calmes, tantôt fébriles, dont il aime à épuiser les ressources, les surprises et les secrets. Ce bipède nocturne est un déraciné par vocation. Il est né quinze ans après avoir vu le jour quand, rompant avec son village, son milieu et sa famille, il épuise tous les possibles de Djerba à Alexandrie en passant par Beyrouth et Jérusalem, ces lieux où l’esprit souffle sur les braises de l’histoire et sur les déchirures d’appartenances complexes, assumées ou inassouvies.

Le hasard le conduit à Venise, sur l’île abandonnée de Sainte-Marie-des-Grâces, dans ce qui fut autrefois un hôpital, où se tapit une femme mystérieuse qu’il ne désire ni ne rejette tant elle semble se confondre avec les pierres burinées avec le temps.

Ce cadre insulaire, propice au huis clos ou à l’utopie chez d’autres auteurs, Samuel Tristan le met à profit pour se livrer à un travail aussi titanesque que vain ; ouvrir un chemin au milieu d’une végétation hostile dont les ronces sont aussi piquantes que les épreuves d’une existence marquée par une secrète blessure dont nous ne serons jamais rien si ce n’est qu’elle contribue à la richesse du personnage.

Ce curieux rocher de Sisyphe, qui a aussi un aspect prométhéen, est la planche de salut ou d’évasion d’un être obsédé par la fugue, l’exil, les voyages, le travestissement et les marges amoureuses dont il préfère évoquer les stigmates pour mieux préserver le secret de leurs hypothétiques charmes sulfureux.

Dans un style d’une étonnante pureté, Hafid Aggoune se livre par le biais d’un mutisme éloquent, imposant une modernité de l’écriture par le recours aux procédés en apparence classique de la narration, des descriptions et des dialogues, autant de trompe-l’œil dissimulant une déstructuration du récit.

Venise la lumineuse est là pour réchauffer de ses rayons une vision sombre du monde que le lecteur partage souvent sans jamais oser se l’avouer. En dépit de sa jeunesse, Hafid Aggoune est comme un grand frère qui nous aide à nous frayer un chemin dans le maquis de l’existence par le biais de splendides et âpres fulgurances.

Un très beau livre, l’un des très rares de cette rentrée littéraire à mériter un prix.
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