il Campiello

[Chantal]

bon, j'ai enfin fini de lire ce dernier opus de l'Américaine de San Zanipolo :

"a question of belief"

je ne sais pas ce que donnera la trad en français : "suffer little children" est bien devenu" le cantique des innocents", alors !


adoncques, notre Brunetti prépare ses bagages pour partir au frais à la montagne, en famille ; il fait une chaleur caniculaire à Venise et D L ne nous épargne aucune description de sueurs, coulées dans le dos, sous les bras ou dans les pantalons (!!!) de ces messieurs de la Questura. la seule à rester fraîche " parce qu'elle a vécu en Sicile" (!!!) c'est Elettra ; je me demande comment elle fait : Sicile ou pas, la chaleur c'est la chaleur et la sueur, la sueur ! elle a le sang froid, Donna Leon ?


adoncques encore, Vianello vient trouver son ami et néanmoins chef pour lui parler d'une tante, qui semblerait victime d'escroquerie de la part d'un charlatan liseur de cartes ( et de cartes de crédit surtout ). on pense donc qu'on va avoir une enquête sur les horoscopes, diseurs de bonne aventure et autres prédicteurs locaux ou sur le net, mais ça se traine longtemps et à la page 100 on n'a pas avancé :

il fait toujours chaud et le meurtre, car il faut bien qu'il y en ait un ( notez le "il faut bien" fataliste : on ne dirait pas qu'on lit un polar !), - qui finit par débouler quand Brunetti est déjà dans le train, déjà au pied des Alpes, pas trop tôt-, n'a rien à voir, mais alors rien de rien avec toutes les pages précédentes. c'est à dire celles depuis le début, si vous me suivez bien.

on abandonne donc train et horoscopes pour entrer dans une histoire de voisinage glauque, que je ne vous dévoilerai pas pour garder le suspens, et on récupère in extrémis dans les 5 dernières pages et la tantine horoscopée et escroquée, et le train vers les Alpes et leurs édredons au coin du feu.

autant je trouvais d'habitude que l'histoire prenait de petits chemins de traverse buissonniers, Brunetti apportant des fleurs à sa Paola, Alvise ou un de gamins faisant des siennes, les deux compères B et V déjeunant et commentant leurs pâtes ou leurs tramezzini, etc, qui rendaient bien le labyrinthe vénitien,

autant là, je me suis franchement ennuyée ! Paola et les enfants virés dès les débuts, Brunetti s'ennuie tout seul le soir, ronchonne à qui mieux mieux, et nous fait bailler en même temps que lui. il essaie qd même d'embaucher belle-maman en douce pour mener un bout d'enquête, mais c'est si peu vraisemblable... que DL ferme la piste à peine ébauchée.

bref, elle fait des tentatives de ci de là pour mener son récit, comme on dit en cuisine interne "mener ses moutons devant elle", et, comme je le disais sur un autre message, elle "tire à la ligne" tant qu'elle peut pour meubler et pour aligner ses 250 pages à peu près correctement.

dans la ligne droite des Hunaudières, quand même, les 50 dernières pages, comme il faut rattraper le temps perdu, tout se bouscule un peu, y compris à la morgue et au labo de l'hôpital et nous avons droit à un Rizzardi surprenant : je ne vous en dis pas plus, là c'est bien. bien mais court en rapport au poids du livre;

au passage, longues phrases bien sentencieuses de l'auteure sur la corruption à Venise et en Italie, sur les compromis que chacun y passe avec sa conscience au quotidien, sur les "travers" du mort et de ses voisins immédiats.

elle ne suit plus du tout son rythme, donna leon, je trouve, et j'en suis bien triste ! on dirait qu'elle s'ennuie ferme en écrivant ces pages, que Venise l'ennuie sec, et que d'ailleurs toute cette Europe latine où on se serre les mains chaque fois qu'on se voit, où on essuie soigneusement ses pieds avant d'entrer chez les gens :" permesso !", on se bise et se tutoie ( elle insiste plusieurs fois sur le "tu" qui semble vraiment lui poser pb, alors qu'à Venise tout le monde passe très vite au tu ! ce qu'elle doit savoir, pourtant), toute cette Europe, donc, la lasse terriblement.

la canicule de l'été dernier a dû lui plomber l'imagination et le verbe, les rêves de fraicheur alpine de Brunetti devaient être les siens qd elle écrivait : mais pourquoi n'est-elle pas partie justement en montagne pour finir d'écrire ? ça lui aurait ragaillardi les idées... serpenter dans le récit, ça va deux trois fois, ça fait genre, mais quand ça devient systématique, c'est autre chose.

et moi, ça me donne envie de relire fruttero et luccentini, aux romans si construits, aux intrigues si bien menées !

[griggio]

pourquoi n'est-elle pas partie en montagne !
Tu as raison Chantal
d'autant plus qu'elle a une residence au pied des Dolomites :D :D :D

[Danielle]

J'ai vu que "a table avec les Brunetti" était en préparation.... :D :D :D :D

[Chantal]

ah tiens, qu'est-ce que c'est, Danielle ? un livre de cuisine comme il en sort de tps en tps sur les recettes tirées d'un roman (ou d'une série de romans) ? ou d'un film documentaire ?

peux-tu nous en dire plus ?

moi, en tout cas je peux rappeler aux amateurs de cuisine et d'Italie, à défaut de Venise*, le superbe roman d'Hervé Le Tellier " le voleur de nostalgie", où des recettes de pâtes sont incorporées dans l'intrigue... je me le relis de tps en tps par pure gourmandise...


* ça se passe à Florence !

[Danielle]

Chantal, je ne sais pas t'en dire plus...j'ai vu ça sur le site de Donna Leon... :D :D :D je suppose qu'ils 'agit du livre qui est déjà paru en anglais..." a table avec les Brunetti ".


et dont voici le programme..

Among their many pleasures, mystery writer Donna Leon’s beloved best-selling novels featuring Commissario Guido Brunetti have long been celebrated for their enchanting portrayal of contemporary Venice. Her books are infused with the sights and sounds, the arts, the culture, the family connections and loyalties, and the crime and corruption of a private world beyond the reach of the millions of tourists who visit the city each year. Perhaps most of all, Leon’s novels are known for their mouthwatering descriptions of food. Multicourse lunches and dinners at home with his wife, Paola, and his children, delectable snacks grabbed at a bar with a glass of wine or two, or a working meal at an unassuming neighborhood trattoria in the course of an investigation have all delighted Commissario Brunetti, as well as Leon’s countless fans. And then there’s the coffee, the pastries, the wine, and the grappa.
In Brunetti’s Cookbook, Donna Leon’s best friend and favorite cook, Roberta Pianaro, brings to life those fabulous Venetian meals. The nearly one hundred recipes for antipasto, pasta, fish, seafood, meat and dessert include:

Tagliatelle with Porcini Mushrooms
Spaghetti All’Amatriciana
Lasagne with Artichoke Hearts and Prosciutto
Squid Salad
Marinated Sardines
Risotto with Squash Blossoms and Ginger
Lentil Soup with Bacon
Zucchini with Ricotta
Salmon with Mushroom and Basil
Veal and Prosciutto Meatballs
Leg of Lamb with Potatoes
Rabbit with Olives and Sausage
Apple, Lemon, Orange, and Grand Marnier Cake
Pear Cake with Confectioner’s Custard


These delicious, traditional Italian recipes are joined by excerpts from Leon’s critically-acclaimed novels, four-color illustrations, and original essays by Donna Leon on food and life in Venice. Charming, insightful, and full of personality, they are the perfect addition to this delightful book.

[Chantal]

oui c'est ça, je m'en doutais un peu. mais je ne l'ai jamais trouvé en librairie anglaise, ce lui-là.

dans la même série "cuisine tirée de fiction(s)" , il y a deux beaux livres de recettes faits par la série noire autour 1 de cuisine et 2 de coquetèles, recettes tirées des romans de la série noire, avec passages des livres dépouillés en exergue, à chaque fois.. c'est la femme de patrick raynal, aidée d'un chef cuistot réputé ( mais dont j'ai oublié le nom) qui les a compilées ; elle m'a expliqué les avoir toutes refaites avant de les soumettre au public, que ce fut très long et parfois difficile : il fallait adapter, ils ont simplifié. parfois les auteurs avaient inventé n'importe quoi ! ils ont dû en laisser tomber certaines...

dans le genre aussi, deux grands "beaux livres" de christine ferber avec de superbes photos-montages autour des recettes de desserts de fées (avec les passages ad hoc, tirés de contes de perrault, grimm et autres dame d'aulnoy) et recettes d'alice (in wonderland) ; là en revanche, (je les ai bien en place dans ma cuisine, dont un dédicacé), c'est infaisable. mais c'est tout beau, surtout à cause des photos.

j'ai même l'impression que la dame confiturière fait exprès de mettre des choses irréalisables, sauf par elle, ( elle a toujours son magasin de confitures à Niedermorschwihr*)... mais là je suis peut-être mauvaise langue ou trop nulle !

chantal
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* à vos souhaits ! c'est le nom de ville alsacien le plus compliqué à prononcer que j'aie trouvé... mais un si joli petit village, qu'il est presque pardonné.

[regis80]

il existe aussi un livre sur les recettes de Mme Maigret

[Zen]

à quand celui de Mme Derick ? :wink:

[Danielle]

là je dis " Aïe "... :D :wink: :wink: :wink: :wink:

[dominique M.]

une bonne petite recette de mam DERICK et après une bonne petite sieste devant un feuilleton de son tendre époux: elle est pas belle la vie?