il Campiello

[babeth]

Ayant découvert le site Gallica bnf je viens de lire les 113pages de amori et doliri sacrum. Bon, évidemment, depuis l'affaire Dreyfus et la guerre de 14, Barrès est en qqsorte devenu illisible, plongeon mérité au purgatoire...
J'ai lu ce petit livre d'un trait et avec délectation: une partie ses propres impressions dans la Venise miséreuse de 1903 soustendues par évidente culture artistique et historique, et une autre partie pleine d'humour concernant la visite des illustres prédéceseurs, de Byron à Wagner.
en passant par une évocation émouvante de la fin du peintre Léopold Robert.

qq citations brèves:
"ces pages sont, à vrai dire, un hymne"
" cette ville m'a toujours donné la fièvre"
"Nous naviguions si lentement vers Saint Alvise...une des cent promenades, en dehors des magnificences classées, dans la pleine et abondante vie vénitienne"
"les allées secondaires, étroites, obscures, mystérieuses, serpentantes, sont les réserves où Venise, sous l'action du soleil, de la pluie, du vent et de lâge, continue ses combinaisons."

Les mots récurrents vont avec l'état de la ville à l'époque: déliquescence, décrépitude, grande pauvreté que le goût de l'auteur pour la mort et la solitude exalte. En tout cas, un récit "anti-mondain".

Y-a-t-il des Campiellistes qui ont lu ce texte et qu'en ont-ils pensé?

[alain]

C'est tout de meme un texte fondateur pour tous les amoureux de Venise, en ce sens que Proust, Cocteau, Jean Lorrain...ont en quelque sorte suivi Barrès. On peut penser ce que l'on veut des positions politiques de Barrès, mais ce livre est un classiqe de la littérature et à contribué bien avant Thomas Mann à la réputation "morbide" de Venise.

Ce texte est un des plus grands de Barrès!

[babeth]

oui Alain, j'ai bcp apprécié que ce beau texte m'ait permis de dépasser la réputation sulfureuse de cet auteur, que ma génération ne lisait franchement plus.

[alain]

il est vrai qu'il est un peu oublié, mais " La colline inspirée " se lit toujours
et" Colette Baudoche" aussi , mais je pense que c'est plus daté que "Amori et dolori sacrum" Barrés était un amoureux des Zattere et de St Alvise. il a du voir Sgr Rioba entier

[Stef*]

T.O. avec Alain ... :wink:

Barrès .... impossible, niveau digestion philosophique... (idem pour mon ami d'Annunzio)

Mais "Amori et dolori sacrum" ... irrémédiablement : OUI! :wink:

Merci Babeth pour ce message...
J'en ai oubié le passage concernant Léopold Robert...

De ce pas, j'y retourne ... :wink: