Il sortit de sa cogitation quand il l’entendit crier d’un ton courroucé qu’il allait trop vite et qu’elle avait mal aux pieds à cause de lui.

Ils s’arrêtèrent dans une trattoria pour dîner. Elle se bourra de nourriture et de vin, comme lors du repas de midi. Quand ils en sortirent, la nuit tombait.

La voir manger et boire le fatiguait. Ils devaient rejoindre la gare pour rentrer à Mestre. Il  perdit son chemin, sans le regretter et ils se retrouvèrent près du ghetto. L’endroit était avare d’éclairage.

Tout à coup, ils sentirent des pas derrière eux.

Sa femme se retourna, lui après.
Une curieuse sculpture de pierre se précipitait sur eux, vêtue d’une sorte de djellaba, coiffée d’un curieux bonnet, défigurée par un nez … de fer !! le regard acéré, la statue comme au ralenti brandit au-dessus de leurs tête un livre de pierre.

Il entendit alors sa femme gémir et, se tournant vers elle, la vit s’affaisser.

Il attendit qu’elle bougeât, exigeant de l’aide, avec acrimonie.

Il ne vit pas la sculpture disparaître, il entendit un léger crissement puis des pas mais trop occupé par le malaise de sa femme il n’y prit garde.

IL sortit son portable, il en dirigea la modeste clarté vers sa femme, toujours immobile, les yeux écarquillés. Après quelques  minutes, il appela le 118.