Entre les ors
de Venise et les fièvres palustres des Iles, que s’est-il réellement passé
?
Il y a ce que d’un chacun nomme l’affaire Grattarol.
Le jeune et ambitieux secrétaire vénitien tombe follement amoureux d’une
actrice de théâtre en vogue à l’époque : Teodora Ricci. Les soupirs
d’alcôves et les étreintes charnelles rapidement accordés par la Ricci
blessent le comte Carlo Gozzi, amoureux transi de la belle actrice.
Pour se venger, ce dernier se sert de son arme de prédilection : la plume.
Il introduit dans sa dernière pièce un personnage grotesque et ridicule,
don Adone. |
Venise ne s’y
trompe pas et reconnaît aisément en Adone le secrétaire Grattarol.
Ce qui devait être une aimable vengeance se transforme
rapidement en une affaire d’Etat.
Excuses émises, Gozzi veut faire marche arrière ;
lettres insultantes, Grattarol exige l’annulation de la pièce.
Tous les coups sont permis.
Bizarrement, les inquisiteurs imposent cependant la reprise des
représentations. Le succès de la pièce est tel, que la troupe s’en va en
tournée.
Défait, Grattarol commet alors l’irréparable: il quitte Venise sans
l’autorisation de la Seigneurie, acte gravissime vu ses hautes fonctions.
Un long et désastreux exil commence: Brunswick, Stockholm, Londres, et
enfin la baie d’Antongil.
Alors, d’après toi, Campielliste !?!
Est-ce une simple histoire de fesses qui serait à l’origine de cette
déconfiture humaine?
Ou n’y vois-tu pas plutôt fumée pour taire une vérité plus prosaïque ?
La Seigneurie n’a-t’elle pas pris en prétexte cette romanesque affaire
pour se débarrasser d’un personnage devenu par trop dérangeant.
Secrétaire des inquisiteurs certes, mais également Vénérable de la Loge
maçonnique Union 438,
deux fonctions incompatibles aux yeux de la Sérénissime, vu les
innombrables secrets d’Etat que devait brasser notre Grattarol?
A commencer par le trésor des Templiers...Non !?!
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