La crosse de Saint Germain

- Ah, Campielliste! Pardonne-moi, j'oublie que tu viens d'un autre monde!
Ne comprends-tu pas qu'en t'aventurant à ma recherche dans cette corte, tu t'es coulé dans l'univers d'une amie commune : Ticha.


En cet instant précis, tu fais partie intégrante de son aquarelle.


Rassure-toi! Ce n'est qu'un bon moment à passer! 
Moi, personnage de BD, j'en sais quelque chose.
Vous autres, hommes de chair et non de fusain, il vous faut toujours du concret.


Venons-en alors, sans plus tarder, à notre petite affaire.

- La clavicule de Salomon, l’Eldorado, et aujourd’hui une crosse ayant appartenue à Saint Germain...

Vérité ou fable ? Je ne sais !
De toute façon, je crois aux fables...

Je me suis laissé dire que la crosse de Saint Germain est la plus ancienne conservée... d’Orient et d’Occident, la plus ancienne connue qui soit ornée d’orfèvrerie.

Près d’un mètre vingt de long, deux centimètres trois de diamètre, cette canne de marche est en noisetier. La hampe est en argent, cadencée de bagues ornées d’entrelacs. Des serpents stylisés décorant des plaques dorées, des têtes de rapace reliées entre elles par des insectes  aux ailes repliés, torsade de grenats et d’éclats de verre, façonnent le crosseron. Pour des raisons à ce jour inconnues, une partie de cette ornementation a fait place à un émaillage au motif en chevron rouge et vert. 

J’ai cependant une révélation à te faire :

« Tout là-haut sur son émouvante altane, une fidèle Campielliste a donné
rendez-vous à Saint Ermagora ou peut-être était-ce...Saint Fortunato ?
Qu’importe son nom ! Le petit Saint barbu à la mitre tient
ton questionnaire dans la main gauche ! » 

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