il Campiello

[Barocco]

et qui d'une part devrait plaire particulièrement à Stef** et d'autre part rappeler certains souvenirs aux dingues du rallye !!!
je ne savais où placer ce post....disons qu'il s'agit d'art ...et d'une femme artiste qui a beaucoup aimé des artistes...et qui a vibré à Venise !!!

vu sur 2 pages du Point de vue de cette semaine cette annonce : Nancy Cunard, une héritière rebelle !!!
expo au musée du quai Branly du 4 mars jusqu'au 18 mai....
http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/latlantique-noir-de-nancy-cunard.html
pour rappel....
http://veniselapartdesanges.blogspot.be/2011/07/je-travaille-un-poeme-contre-toutes-les.html

[Stef*]

[Blandine]

[Gérard]

Le brancardier Aragon a failli se suicider à Venise pour elle .
Se jeter dans l'eau .
Ou autre , j'sais plus .
On vivait fort , à l'époque .
On manquait de tout mais jamais de l'essentiel .
Au car'four Vavin .
J'aurais bien aimé voir le topo , ne lui étant par le fait d'aucun secours , nageant moi-même comme un lamentable fer à repasser .
Nous sommes tous très faillibles .
C'était un doux , un vrai délicieux .
Le jazz , Montparnasse , les bastringues , le bonheur .
L'aisance de tous les coeurs .
La vie , l'esprit , désormais disparus .
A la suite de cette détestable mise en scène , il est devenu un des plus grands prosateurs du 20ème siècle .
Je garde sa " Diane " : c'est un vitrail antique .
Une lettre ophélique que nos enfants ne lisent plus .
Mais que d'autres mortels rattraperont plus tard un jour .
Au gré des voiles aquatiques qui portent les feuillets déployés .
Comme jadis ceux de Charles d'Orléans à François Villon jusqu'à aujourd'hui .
Nos infirmières en chef et autres pythies lointaines ne nous seront alors plus vraiment d'aucun service .
Mais juste un beau et vieux regret !

.......

Poésie ô danger des mots à la dérive

Dans la limaille d'ombre il faudrait un aimant

Et la forêt s'étoile et devient firmament

Dans la vigne des nuits il monte un chant de grive



Fleurs de Provence fleurs de la sorcellerie
Je vous retrouve au vent voluptueux des valses
Arnauld de Catelan fût-il mort à cheval
S'il n'eût dans ses flacons respiré sa patrie



Et s'il n'avait formé de vos parfums trop lourds
Pour les hommes du roi de si belles chansons
Que songeurs s'appuyant dressés à leurs arçons
Le meurtre à la prunelle allumant son phosphore



Ils crurent qu'un trésor de Golconde dormait
Dans les caisses de bois de cyprès sur les mules
Poésie ô danger dont les flammes simulent
Les bijoux qu'en mourant Cléôpâtre se met



Fleurs de Provence fleurs entre toutes les fleurs
J'ai trop médit de vous II faut me pardonner
Vous qui sentez le ciel étoiles incarnées
Et qui faites les yeux de toutes les couleurs



Vous chassez de Paris la nuit qui l'endeuillait
Du côté de Montrouge une voix vous appelle
On demande l'azur à la Sainte-Chapelle
A la place Dauphine on a besoin d'ceillets



On demande l'espoir du côté de Vincennes
Et je veux que l'espoir ait l'accent du midi
Les chants désespérés Niez ce qu'on en dit
N'ont que faire aujourd'hui sur les bords de la Seine



Ceux qui portent des fleurs ont de la France aux bras
Et mettent du soleil dans notre nuit frugale
Non Sous les oliviers où chantent les cigales
Je ne veux pas pleurer comme Jésus pleura



Je ne veux plus pleurer car pleurer nous désarme
Et c'est bon pour un Dieu de plier le genou
De Provence ou d'Artois les hommes de chez nous
Sachant vivre debout savent mourir sans larmes



Comme les fleurs de Nice et les rimes choisies
Si du Nord au Midi notre cœur en forme une
Que tout serve à chanter notre chanson commune
Et Paris
Mon Paris soit notre poésie .

...

https://www.youtube.com/watch?v=6e2m3fxhoRk

[Stef*]

Et pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur Nancy,
le très beau livre de François Buot sorti en 2008.
Et toujours la splendide photo de Man Ray: 1926, Nancy a 30 ans.
Deux années se sont passées depuis Venise et la tentative de suicide -réelle ou pas- d'Aragon pour la belle aux bracelets...

[babeth]

ah bon, le suicide, vrai ou pas ??? parce que Aragon et les dames ??? heu ???

[Gérard]

J'aurais bien aimé rencontrer ces gens et toute cette troupe : ça devait vraiment être quelque chose de vraiment peu anodin .
Une certaine idée de la jeunesse éternelle .
Paris fut une fête .
Dont on n'a pas la moindre idée .
Pound , qui trouvait qu'une mansarde , c'était un palais largement suffisant , ce qui n'est pas faux quand on a 20 ans .
Foujita , qui passait des nuits entières à ses traits francs , fins , et autres pinceaux très délicats , lui le fils de samouraï en exil permanent .
Les Stein , îlotiers définitifs d'la vieille Seine , qui surveillaient les Américains de près , comme s'il s'était agi d'un immense magister exclusif , uniquement réservé à eux .
Des espionnes partout , très très vite dévêtues , des marchands d'sommiers visiblement débordés .
Ah non , croyez-moi , on a vraiment perdu gros !
La poésie de leur vie , ce fut d'abord le refus absolu du doute .
Quel culot magistral !
Je pense à eux .
Faudra que j'me décide à faire un casse-dalle à la Coupole : ça fait plus de trente ans que j'y ai plus mis les pieds .
Comment est-ce ?
Je pense très fort à eux tous ! Ils me manquent terriblement .

[Martine]

[Gérard]

Pourquoi ont-ils débaptisé ce carrefour pour l'appeler Picasso ?
C'est dingue , ça !
Une folie .
Ils ne doutèrent de rien , furent l'assurance-vie du pays .
Leur génie .
Je les admire tous ; mon coeur s'incline !