il Campiello

[Sofia]

Merci Blandine pour toutes ces photos et les explications,
ce n’était pas toujours évident de lire les petits écriteaux placés très, très bas…
Une agréable journée et le plaisir de vous avoir rencontré,
un beau souvenir !

[Blandine]

Je suis retournée au musée le lendemain pour y prendre le catalogue très complet de l'exposition rédigé en grande partie par Vecellio.

Je reprends donc une petite partie du texte pour accompagner les images. Nous avions eu une question, si je me souviens bien, sur ce pozzetto ?

Il y a un certain nombre de gravures qui ne rendent rien en photos, soit à cause des reflets, soit parce qu'elles sont floues. ce sera donc parcellaire ...

Je suis bien heureuse d'avoir pu passer cette journée avec toi, Sofia !

Et je me souviens que tu nous a dit que la crypte de San Simeone Piccolo était accessible

[Blandine]

Continuons dans la salle des fêtes et ce beau dessin de Guardi: Le départ du Bucentaure vers San Nicolo au Lido le jour de la Sensa. 1780.(musée de Lille)

Flattant au plus haut degrés le patriotisme vénitien, la fête de la Sensa donnait lieu à un déploiement naval impressionnant, réunissant les vaisseaux des chefs politique et éclésiastiques de Venise ainsi que ceux de leurs hôtes étrangers, mais aussi des embarcations plus modestes à bord desquelles montaient les principaux représentants des corps de métiers que comptait la cité. Un tel ballet aquatique ne pouvait que figurer parmi les sujets de prédilection des védutistes.



Frédéric IV de Danemark passa la majeur partie de l'hiver 1708-1709 en terre vénitienne. Le 4 mars, avant veille de son départ, 26 peote affrétées par la noblesse et nombre de bissone composèrent les rangs d'une régate sur le Grand Canal; l'une des embarcations alla chercher le monarque dans sa résidence pour le mener à la Ca' Foscari d'où il put observer la course, près du site où avait été installée la macchina, structure flottante indiquant la fin du parcours. (Institut national d'histoire de l'Art. Paris)



Carlevariijs, illustrateur des ambassades par excellence dans les premières années du sttecento, a immortalisé la régate dans une toile certainement envoyée au souverain. Du tableau dérive cette gravure de Giuseppe Baroni. on y voit le souverain de dos, au centre de la composition.

[Blandine]

Suite du feuilleton avec cette vedute de Giovanni Battista Cimaroli.

En mai 1745, l'ambassade de France sise au Palazzo Surian transforma en une vaste scène le canal de Cannaregio bordant sa façade, afin de commémorer le mariage célébré quelques mois auparavant, le 23 février, entre le dauphin Louis et l'infante Marie-Thérèse d'Espagne.

Le maître de cérémonie n'était autre que le comte de Montaigu, ambassadeur de France de 1743 à 1749, resté célèbre pour ses démêlées avec Jean-Jacques Rousseau qu'il avait pris pour secrétaire avant de le chasser au motif de ses dépenses excessives.



Les spectateurs français comme vénitiens, gens du peuple ou bien notables, se pressent aux balcons de l'ambassade tendus de rouge ou sur les rives étroites du canal encombrées de tribunes et arborant une tourelles aux armes de France.



Londres. Courtesy Lampronti Gallery

[wagon lits]

elles sont supers tes photos un grand merci

[Blandine]

, merci, W.L. !

Et voici un de mes préférés !!!

Lucas Carlevarijs.

La Place Saint Marc avec les charlatans. vers 1726. (Fontainebleau, musée national)

Après une brouille d'une dizaine d'année entre la France et Venise, les relations se renouèrent à la fin de la Régence et le Comte de Gergy fut nommé par le jeune Louis XV, ambassadeur de France auprès de la Sérénissime où il fit son entrée les 4 et 5 novembre 1726.

La prise de fonction du Comte de Gercy représentait à l'évidence l'apogée de sa carrière publique qu'il fit immortaliser par Luca Carlevarijs, peintre rodé à cette iconographie. . Établi à Venise en 1679, Carlevarijs avait débuté sa carrière par des paysages à la tonalité dramatique. Stimulé par les compositions urbaines pittoresques de Joseph Heintz le jeune, peintre bavarois installé à Venise de 1625 à sa mort en 1678 et par les vues limpides de Vanvitelli, Carlevarijs s'orienta dès les années 1680 vers des toiles réalistes et lumineuses.





La commande du Comte de Cergy succédait à celle de deux autres ambassadeurs de France, mais elle se distinguait par un pendant illustrant l’effervescence des abords de la basilique Saint Marc au moment du carnaval.





Si cette oeuvre se rattache au sujet officiel par son environnement et son traitement, elle appartient davantage à la scène de genre qu'au thème historique; peut être faut-il y voir la volonté du commanditaire de conserver un souvenir pittoresque de la cité des Doges après son retour attendu en France.

[Blandine]

Si le général Bonaparte dirigeait les troupes françaises qui entrèrent dans Venise le 15 mai 1797, lui-même ne séjourna dans la cité des Doges qu'une seule fois, du 29 novembre au 8 décembre 1807, alors qu'il était devenu empereur des français et roi d'Italie. Cette visite intervenait dan se contexte de la réintégration de la Vénétie à l'Empire, obtenue auprès de l'Autriche lors du traité de Presbourg du 26 décembre 1805.

Accompagné d'une suite conséquente parmi laquelle sa soeur Elisa, princesse de Piombino et de Lucques, ainsi que le vice-roi d'Italie Eugène de Beauharnais, l'Empereur, accueilli par une foule aussi nombreuse qu'enthousiaste, entra dans Venise en remontant le Grand Canal par son extrémité septentrionale. C'est là, au-dessus des eaux, à hauteur de l'église Santa Lucia qu'avait été dréssé un arc de triomphe exaltant la puissance militaire de l'Empire, flanqué de deux colonnes rostrales surmontées d'un aigle.



A la date symbolique du 2 décembre, eut lieu une régate dans la pure tradition des courses nautiques organisées pour flatter les hôtes étrangers. L'Empereur put la suivre depuis un balcon aménagé sur la façade du Palazzo Balbi, fastueuse demeure construite à la fin du XVIe siècle par Alessandro Vittoria. Près du palais se dressait une macchina qui marquait l'arrivée de la régate.



Les constructions éphémères furent confiées à Giuseppe Borsato. Formé à la peinture d'architecture, proche du cercle de Canova, cet artiste incarnait, à ses débuts, l'expression typiquement vénitienne du néoclassicisme. Outre les apparats de 1807, Borsato fut largement sollicité pour les travaux impériaux réalisés à Venise et s'illustra ainsi par ses décors de l'aile napoléonienne, son rôle dans la scénographie de la Fenice à partir de 1810, ou encore la colonne de la place Saint Marc, à l'occasion de la naissance du Roi de Rome.




Il y eu plusieurs paires de ces deux tableaux réalisées par Borsato. Celle ci se trouve actuellement à Versailles.

[Joelle]

Euhhhh :C'est le campanile de S.Stefano que l'on voit à l'arrière plan du dernier tableau???

[dominique M.]

si c'est le cas,c ce n'est pas très étonnant car les védutistes se laissaient parfois aller à quelques "interprétations" ...

[Blandine]

Voila le tableau complet, repris sur le net, ce n'est pas fameux.
Je n'ai pris, pour ma part, que des détails que je trouve plus parlants.

Napo est au balcon du Palazzo Balbi.



Le campanile semble dans une position assez improbable



Et, en effet, les védutiste faisaient entrer dans le cadre ce qui leur plaisait le plus !

[Blandine]

Quatrième section: Au carnaval, la distraction perpétuelle.



Bibliothèque nationale de France.



La suite après demain sans doute ....

[DANY]

Merci Blandine! Quel beau reportage!

[Lili]

Merci beaucoup Blandine pour ce magnifique reportage si bien documenté en photos et explications!!
C'est comme si on y était et c'est passionnant!!!

[Blandine]

Demain, je poursuis.

(ce soir des invités, je file à la cuisine)

[babeth]

merci Blandine pour ce très beau boulot de documentation graphique et textuelle