il Campiello

[Gérard]

Un regard historique ?
Lu dans le quotidien régional d'un vieux pays vert , bleu et bossu .
Pour ne pas le citer , le journal régional " La Montagne - Creuse " du 05/05/2005 , page 3 .
- Le Venise d'Amable de Fournoux -
" Amable de Fournoux , journaliste et écrivain lié à la commune de Saint-Maurice-près-Crocq , située dans le pays de Crocq ( les crocquants ) , publie son deuxième livre aux éditions " de Fallois " .
Après " Napoléon et Venise " ( prix Chateaubriand - La Vallée aux Loups 2002 ) , voici " Caterina , reine de Chypre " ( L'otage de Venise ) . Vénitien d'adoption , Amable de Fournoux puise une nouvelle fois son inspiration dans la ville italienne .
Une fille de la République .
Nous rencontrons Caterina Cornaro , une jeune aristocrate âgée de 14 ans née le 25 novembre 1454 , issue de l'une des plus anciennes familles de Venise . Dans cette seconde moité du XV° siècle , l'adolescente eut la révélation de son destin alors qu'elle était promise au roi de Chypre , Jacques de Lusignan , qui la demanda en mariage en juin 1468 . Un mariage en forme d'affaire d'état .
Amable de Fournoux s'est , comme de nombreux historiens , emparé du personnage de la jeune italienne qui fut la dernière reine de Chypre . Caterina a inspiré des romanciers , des librettistes ( opéra - Donizetti ) mais aussi des peintres comme Bellini , Giorgione , Dürer , Titien et d'autres qui ont , sur la toile , et nous sur le web , célébré sa grande beauté . L'écrivain creusois s'est appuyé sur une solide - normal pour un Creusois - documentation , sur sa parfaite connaissance de l'Italie - Ah ! , cet attrait de la Lumière pour les gars du pays bourru , quel miracle ! - pour nous entraîner dans la Renaissance , dans une Venise à son apogée et dans Chypre , dernier royaume franc fondé au Levant par les Lusignan , célèbre famille originaire de nos régions , en l'occurence Poitiers .
Le roman se poursuit dans la principauté d'Asolo située en Vénétie , terre d'asile de Caterina qui y fit rayonner une Cour . Amable de Fournoux , visiblement fasciné par son héroïne , lui donne vie dans cette biographie alerte , vivante et de style enlevé . Elle est volontiers romanesque et de haute volée avec complots , trahisons , intrigues politiques , histoires d'amour et meurtres . Elle est passionnante et campe parfaitement le portrait d'une femme hors normes .
Amable de Fournoux confère un caractère profondément humain à ce portrait de femme , aussi belle que fière et éprise de liberté . Une quête de bonheur qui s'acheva le 10 juillet 1510 à Venise . Ajoutons que cette biographie établit des passerelles avec nos régions .
Attention : ce livre sera disponible en librairie à partir du 12 mai . "

Sur le royaume de Chypre et la maison de Lusignan :
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/Le_royaume_de_Chypre.asp
http://encyclopedie.snyke.com/articles/liste_des_rois_de_chypre.html

Sur les Croisades , les Templiers et les personnages de cette forte et terrible période :
http://www.templiers.net/ordre/personnages.php

Sur Asolo et Giorgione :
http://www.asolo.it/turismo/asolo-fr.html
http://www.aidanews.it/articoli.asp?IDArticolo=3703

" My mistress'eyes are nothing like the sun ;
Coral is far more red than her lips'red :
If snow be white , why then her breasts are dun ;
If hairs be wires , black wires growe on her head .
.... "
1609 London

1954
Exposition Girgione .
" Lors de mes vingt ans , on ne jurait que par lui : Berenson et D'Annunzio venaient de le découvrir . A ce génie mort très jeune tout était attribué ; au Titien , à Cima de Conegliano , à Sebastiano del Piombo , au Palma le Vieux , à Lotto on arrachait des oeuvres pour les rendre au grand inconnu . Mes premières économies passaient à acheter les livres de B.B. , où étaient soudain découverts , chez Giorgione , le paysage d'avant Poussin , la musique colorée , le Romantisme ( La Tempête ) , la sensibilité du chiaroscuro , l'atmosphère debussyenne , rendue par les bergers à théorbe , les voiles d'Isidora Duncan ; je me souviens d'un vieux pélerinage à Castelfranco ( sans oser avouer ma déception devant la Madone .... ) , dans une des premières Ford ...
Que reste-t-il de Giorgione ? .... "
Venises - Paul Morand - pages 166 et 167 .
Quelle merveille que ce livre ..... particulièrement concis et si précis !

Mais où sont donc passés les Giorgione ?

Que sont mes amis devenus ,
Eux que j'avais de si près tenus ?

[Stef*]

En voilà une nouvelle, Gérard, qu'elle est bonne...comme dirait mon fils!
Je me mets en chasse, dès demain....!
On ne chante pas assez toutes ces femmes qui ont fait Venise! Pourtant elles doivent être légions....illustres, méconnues ou tout simplement discrètes.
'Pristi! Venise s'accorde au féminin...il me semble!
Forcer leurs alcôves, c'est aimer la Sérénissime.
Cela fait quelques temps, Gérard, que je les traque inlassablement...en littérature, peinture...ou à travers un crime...
Mais, ma collection de portraits est encore si dérisoire...Catarina, Véronica, Bianca, Zanetta, Maria, La Turnowska, George, Cécilia, Sainte Lucie, Célia, M.M, Morosina, Rosalba, Bettina, Salomé.... et combien d'autres.....

A ce propos...il me semble que deux de "nos proches" se font lointaines!
Chantal, noubliez pas l'Abécédaire! Et toi, Garzette....? :D

[Ticha]

J'ai connu un Guy de Lusignan... il y a 30 ans... en Arabie Saoudite... La faconde d'un Cyranno... et il parlait de Chypre et de Catherine!!!! J'avais 20 ans.! Me rappelle plus très bien J'aimerais savoir ce qu'il devient...Il devait en avoir 40 à l'époque!! J'ai également une amie qui cherche tout ce qu'elle peut sur C. Cornaro... (prénommée Catherine elle aussi) et qui est persuadée 'être sa ptite ptite ptite Fillotte!!!! Apparemment pas forcément à tors.... Je lui trasmettrai donc ces coordonnées . Merci encore.
T'es encore là, Stef*???

[Albert(o)]

Pour Ticha...

[Ticha]

Grazie Mille Albert(o)... Et de kikilé ce chef d'oeuvre, please, if you know?? :wink: :wink: :wink:

[Albert(o)]

ben... j'sais plus !!! j'ai tellement effectué de recherches en tous genres pour l'Histoire de Venise que j'ai pas eu la patience de tout noter
La même mais vu par un autre...

moi... j'sais pas pourquoi... mais je préfère la première
:wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink:

[Stef*]

Merci Gérard...

"où sont donc passés les Giorgione?" écrivez-vous....

je ne sais...mais grâce à votre intervention, je me suis remis en mémoire un livre...que dis-je...un poème...de Claude Michel Cluny..."Un jeune homme de Venise" que j'ai dévoré tout au début de ma passion pour la Sérénissime.........
Je ne l'ai plus sous la main...sous les yeux...
Mais les derniers mots ....le protagoniste disparaissait comme...a disparu une peinture du Giorgione....
Souvenir....soupir...souvenir.....

[Gérard]

Doit-on laisser les jolies femmes aux hommes sans imagination ?

Je suis le ténébreux , le veuf , l'inconsolé ,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie ;
Ma seule étoile est morte , et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie .

Dans la nuit du tombeau , toi qui m'as consolé ,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie ,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé ,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie .

Suis-je Amour ou Phébus ... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la siréne .....

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la Fée .

Les Chimères ( 1854 - naissance à Charleville de ... )

Gérard de Nerval


Doit-on laisser les jolies femmes aux hommes sans imagination ?

"... Cependant , la fée dépérit si nous nous approchons de la personne réelle à laquelle correspond son nom , car , cette personne , le nom commence à la refléter et elle ne contient rien de la fée ; la fée peut renaître si nous nous éloignons de la personne ; mais si nous restons auprès d'elle , la fée meurt définitivement et avec elle le nom , comme cette famille de Lusignan qui devait s'éteindre le jour où disparaîtrait la fée MELUSINE .
La beauté qui mettait celle-ci bien au-dessus des autre filles fabuleuses de la pénombre n'était pas toute entière matériellement et inclusivement inscrite dans sa nuque , dans ses épaules , dans ses bras , dans sa taille . Mais la ligne délicieuse et inachevée de celle-ci était l'exact point de départ , l'amorce inévitable de lignes invisibles en lesquelles l'oeil ne pouvait s'empêcher de les prolonger , merveilleuses , engendrées autour de la femme comme spectre ou sceptre d'une figure idéale projetée sur les ténèbres .
Si l'objet de mon désir têtu et agissant n'existait plus , en revanche les mêmes dispositions à une rêverie fixe , qui changeait d'année en année , mais me conduisait à une impulsion brusque , insoucieuse du danger , existait toujours .... "

Guermantes .

Monsieur Marcel Proust


Doit-on laisser les jolies femmes aux hommes sans imagination ?

Ta tête , ton geste , ton air
Sont beaux comme un beau paysage
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair .

Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules .

Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs .

Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé ,
Je te hais autant que je t'aime .

Quelquefois dans un beau jardin
Où je trainais mon atonie ,
J'ai senti , comme une ironie ,
Le soleil déchirer mon sein ;

Et le soleil et la verdure
Ont tant humilié mon coeur ,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature .

Ainsi je voudrais , une nuit ,
Quand l'heure des voluptés sonne ,
Vers les trésors de ta personne ,
Comme un lâche ramper sans bruit ,

Pour châtier ta chair joyeuse ,
Pour meurtrir ton sein pardonné ,
Et faire à ton flanc étonné ,
Une blessure large et Creuse ,

Et , vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles ,
Plus éclatantes et plus belles ,
T'infuser mon venin , ma Soeur !

Immense , brûlant et inoubliable Charles Baudelaire . ( En musique par le G. )


Doit-on laisser les jolies femmes aux hommes sans imagination ?

Le palais est de marbre où , le long des portiques ,
Conversent des seigneurs que peignit Titien ,
Et les colliers massifs au poids du marc ancien
Rehaussent la splendeur des rouges dalmatiques .

Ils regardent au fond des lagunes antiques ,
De leurs yeux où reluit l'orgueil patricien ,
Sous le pavillon clair du ciel vénitien
Etinceler l'azur des mers Adriatiques .

Et tandis que l'essaim brillant des Cavaliers
Traîne la pourpre et l'or par les blancs escaliers
Joyeusement baignés d'une lumière bleue ,

Indolente et superbe , une Dame , à l'écart ,
......

José-Maria de Hérédia


Doit-on laisser les hommes aux jolies femmes avec i .. magie .. nation ?

Adieu ma Mélusine ,
Adieu à tes serments ,
Adieu mon héroïne !

C'est aux ruines de Crozant ,
Sous le rose des bruyères
Que la Creuse en brisant
Le miroir aux Chimères
Se jette dans l'océan
Son ultime prière !

C'est aux ruines de Crozant ,
Sous le rose des bruyères
Que la Creuse en rêvant
Du miroir aux Chimères
Se jette dans l'océan
Mon ultime prière !

Toi , qui n'est qu'une enfant ,
N'oublie pas que naguère
Les fées , lyres du néant ,
Reines de l'Imaginaire ,
Pour calmer nos tourments
Dans les flots s'immolèrent !

Feu à volonté , feu follet , mon G. !