il Campiello

Pietro · Inscrit le : 15 Sept 2006 Messages: 307 Localisation : Venezia

Dans la série des potins du temps jadis, quelqu'un sait-il quelque chose sur ce qu'a pu faire à Venise le duc de Lancastre Henry Bollingbroke, futur Henri IV ?

Il avait été banni d'Angleterre et a séjourné plusieurs mois à Venise à l'Aquila Nera (celle à co^té du Campo San Bortolomeo, à l'époque une auberge) en compagnie de plusieurs nobles de sa suite. Il finit par rentrer à Londres et alla massacrer le roi Richard II à coup de masse avant de se proclamer roi sous le nom d'Henry IV - le roi Hal débauché de Shakespeare.

Qu'est-ce qu'il pouvait bien ficher à Venise - la New York de l'époque. Emprunter pour renverser le gouvernement ?
S'amuser dans la ville la plus vivante de la période ?

J'aimerai bien écrire un livre policier à Venise façon Doherty mettant en jeu le personnage.

Quelques idées ?

Stef* · Posté le : Ven 24 Nov 2006, 09:17:10 Sujet du message:

Ticha · Posté le : Ven 24 Nov 2006, 10:08:49 Sujet du message:

Ou au "Leone Blanco" ??? Laughing

A l'époque, on a l'impression que l'Europe entière se retrouvait dans une de ces trois auberges Laughing

Pietro · Posté le : Ven 24 Nov 2006, 13:14:31 Sujet du message:

Vous avez peut-e^tre raison Stef.
J'ai effectivement lu dans le livre de Gérard-Julien Salvy "Un carnet vénitien" (p.28 - chapitre sur ...Durer Laughing

) que Bollingbroke serait resté quelques mois dans la Deutsches Haus (a.k.a. San Giorgio o Santissima Trinità ) dès l'ouverture de l'établissement en 1393 (il ferma en 1740).

Ceci-dit on a perdu le registre de l'hotel ainsi que les feuilles de police minutieusement remplis lors du check-in (dans le cas du Bollingbroke ce sont sans doute ses gardes du corps qui l'ont rempli) en 1803 dans un incendie d'archive.

En savez-vous plus ?

Pietro · Posté le : Ven 24 Nov 2006, 13:40:09 Sujet du message:

Ce qui me fait penser si Shakespeare est oui ou non venu visiter Venise ?
Le fait est que plusieurs de ses histoires se passent à Venise ou dans sa région, que ce soit Othello, Le marchand de Venise, Roméo et Juliette, Deux gentilhommes de Vérone et une pièce - à Vicence - dont je ne me rappelle plus le nom, peut-e^tre le songe d'une nuit d'été.

Gérard

C'est son fils qui nous donna , à nous frenchies , du fil à retordre .
On en a vraiment bavé .
Nous étions pourtant cousins , n'est-ce pas ?
Ah , les familles !
Henri V (Monmouth, 1387 Vincennes, 1422), fils d'Henri IV; roi de 1413 à 1422, il battit les Français à Azincourt (1415). Le traité de Troyes (1420) le fit régent de France et héritier de Charles VI, dont il épousa la fille. LITT Henri V, drame en 5 actes, en vers et en prose, de Shakespeare (1600), sa dernière pièce historique (plus longue et patriotique qu'historique); en effet, l'épisode majeur est la guerre contre la France. CINÉ Henry V, de et avec Laurence Olivier (1944); du Britannique Kenneth Branagh (né en 1960), en 1990.
Le film de Kenneth Branagh est remarquable .
De Gaulle , dans " Les chênes qu'on abat " , précise à André Malraux interloqué que la défaite incompréhensible de 1415 est certainement due aux chats britanniques .
A leur appétit .
Et à rien d'autre .
Précieux accompagnants des fléchistes .
En fait , les cordages graissés de nos archers furent rongés par les rats .
Voilà , la vraie solution de l'énigme : les chats !
Très important , les chats !
Et Falstaff aussi .
Finalement , la gentry d'aujourd'hui qui envahit , avec beaucoup de politesse , de compréhension , de goût , d'attachement francophile et de savoir-faire bucolique , le Limousin , m'apparaît assez smart ; à l'époque c'était , disons , beaucoup moins évident !
S'ils avaient su , les soudards , beaucoup plus tard , que notre gentille pucelle d'Orléans était la fille d'un Orléans justement .
La généalogie , très important !
Tout , sauf une sorcière !
Elle sut se faire chatte et discrète , notre Jehanne de France !
Comme les jolies blondinettes , Mary , Rose ou autres , qui , l'été , viennent tourner gentiment vers la province de Guéret .
J'adore la langue de Shakespeare . A la sauce grand veneur .
Comme quoi !
Mais ça , c'est une autre histoire !
Alors , titre de l'ouvrage :
" Le greffier d'Azincourt "
Editions de la Corde Raide .
Prix Goncourt 2007 .
D'office !
" Garçon , mettez-nous donc deux Château Talbot 1947 , S.V.P. !
On va fêter ça ! "

Pietro · Posté le : Sam 25 Nov 2006, 15:40:21 Sujet du message:

Salut Gérard.

Je ne savais pas l'histoire des chats et des rats racontés par De Gaulle. Merci !!!

Les rosbifs nous ont donnés une resucée à Mers-El-Kebir puis chez Madame Gaspard. Sans parler de Pif (a.k.a. Tony Blair). Toujours contents de flinguer les copains.

Y-a aussi un co^té japonais - style Kurosawa) chez eux. Pleins de rois +/- homos (Edouard II, Richard II, Jacques I, Charles III?) qui passent leur temps à s'entretuer pour le pouvoir (où a t'on vu en France qu'un roi ait assassiné son prédécesseur ??? Cool

- Ce qui est monnaie courante chez eux - Edouard III, Henri IV, Richard III, Henri VII - une histoire violente ).

Je cherche un article sur Giovanni Contarini, un copain d'Henry Bolingbroke paru dans le Warburg Journal en 1966. Quelqu'un l'a-t'il sous la main ?

Véra da POZZO · Posté le : Sam 25 Nov 2006, 20:43:26 Sujet du message:

ouh lala, un Giovanni Contarini, mais c'est que de la fin du 14e à la fin du 18e siècle, je n'en dénombre pas moins (pour l'instant) de 172 !!!! Shocked

le vôtre fut étudiant à Oxford puis à la Sorbonne à Paris fin 14e siècle et ensuite patriarche latin de Constantinople de 1409 à 1412 puis aprés 1424.(déjà à cette époque un titre purement honorifique qui ne sera supprimé qu'en...1964)
il était de la branche prospère des Contarini dei Santi Apostoli, fils de Marco et petit-fils de Fantino.

il faudra, je pense, s'abonner pour le lire en totalité (ou connaitre un étudiant ou un prof), mais sur ce lien, vous avez le début de l'article que vous cherchez, Pietro.

http://links.jstor.org/sici?sici=0075-4390%281966%2929%3C424%3AGCAVAO%3E2.0.CO%3B2-E&size=LARGE

Pietro · Posté le : Dim 26 Nov 2006, 16:08:21 Sujet du message:

Il semble qu'à l'époque la très grande partie des étudiants finissait dans la pre^ture ????

Merci pour les précisions.

Apparemment il a connu Henry Bolingbroke.
Son adversaire de 1392 Lord Mowbray (son descendant siégeait encore à la chambre des Lords il y a 9 ans) est mort à Venise vers 1399.

Où a-t'il trouvé l'argent pour renverser Richard II (la réponse évidente est en France chez Charles VI - mais ce pourrait e^tre à Venise).

Véra da POZZO · Posté le : Dim 26 Nov 2006, 19:58:14 Sujet du message:

Miniature, le roi Richard II banissant Henry Bolingbroke, futur roi Henry IV et Thomas Mowbray, Duc de Norfolk, 1398.
Chroniques de France et d'Angleterre, livre IV
Jean Froissart, vers 1470.

le duc de Norkolk obtint du Sénat vénitien, le 18 février 1399, sur la requête du roi Richard, le prêt d'une galéasse pour faire un pélerinage en Terre Sainte, mais il meurt de la peste à Venise le 22 septembre 1399 et est inhumé dans l'abbaye San Giorgio (Maggiore ?).
ses cendres seront ramenées en Angleterre, après que le troisième duc de Norfolk, Thomas Howard, en ait fait la demande aux autorités vénitiennes par l'intermédiaire de l'ambassadeur de Venise à Londres, en décembre 1532.

Barocco · Posté le : Dim 26 Nov 2006, 23:56:35 Sujet du message:

décidément...Venise..est de toutes les Histoires... :wink: :wink: :wink:

Ticha · Posté le : Lun 27 Nov 2006, 00:04:03 Sujet du message:

Je reste..... sans VOIX ........ Shocked

(et c'est rare) Shocked

Barocco · Posté le : Lun 27 Nov 2006, 00:05:44 Sujet du message:

toi aussi ça t'arrive!!! Laughing

Ticha · Posté le : Lun 27 Nov 2006, 00:08:02 Sujet du message:

Faut leur faire des vacances, de temps en temps.... :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: :wink:

Pietro · Posté le : Mar 28 Nov 2006, 11:31:02 Sujet du message:

On retrouve le petit-fils de Bolingbroke dans "La Pucelle" d'Hubert Monteilhet dont le titre secondaire pourrait e^tre: "Un vénitien compagnon de Jeanne d'Arc" (un Condulmer neveu du pape Eugène IV et qui suit le procès de Rouen après avoir guerroyé à Orléans).

Très bonne description de Venise au XIVème.
A un moment le héros, resté en arrière lors de l'assaut des Tourelles est encerclé par les anglais et se met à crier: " je suis un patricien de Venise et vaux 100.00 écus d'or de rançon." Un anglais lui demande alors surpris si les vénitiens sont si riches vu qu'un duc français se négocie seulement autour de 7000 écus...