il Campiello

[Blandine]

Puisée dans « L’Art de Venise », et « Venise, la ville et son architecture «, une visite guidée à San Giorgio Maggiore.


« Si les sanctuaires sont élevés hors de la ville, leurs façades devront donner sur une voie publique ou sur un cours d’eau, afin que les passants puissent les admirer et effectuer leurs salutations et marques de révérence devant la façade du sanctuaire » écrit Palladio en songeant à l’occasion que lui ont offerte les bénédictin de San Giorgio in Alga en 1564, de restaurer leur sanctuaire endommagé dans la petite ile située juste en face du Bassin de San Marco. Cinq ans plutôt, il avait réalisé pour ces religieux un nouveau réfectoire.

C’est précisément dans ce cadre, qui ferme l’horizon de bassin de San Marco, où Palladio va pouvoir déployer pleinement toutes les qualités de son architecture. A l’origine de ce projet se trouve un texte d’Alvise Cornaro qui prévoit « l’extraordinaire projet d’urbanisme qui comporterait fontaine, montagne et théâtre » à créer entre la Giudecca et la Dogana et qui constituerait « un spectacle et la vue la plus belle, la plus charmante, la plus variée que l’on ait vue et puisse voir à l’avenir dans le monde entier.




Quatre ans plutôt, le 3 juillet 1560, un contrat était signé entre la congrégation et les entrepreneurs chargés de « bâtir un le nouveau réfectoire déjà commencé sous la direction de « messer Andrea Palladio proto » qui a évidemment fourni les dessins y afférant. Cette initiative reprend un programme de restructuration de l’établissement monastique datable aux alentour de 1520 et constitue la première phase de travaux d’aménagement, qui incluront la reconstruction de l’église. Palladio s’y attelle probablement à partir de 1564, soit des que le réfectoire est achevé.

Pour la façade en pierre d’Istrie de la nouvelle église, Palladio reprend le même procédé élémentaire de l’église de San Francesco. Les quatre magnifiques colonnes d’ordre corinthien reposent sur de hauts piédestaux, de sorte que l’ordre colossal paraît superposé et se détacher, d’une façon dramatique, du portique inférieur plus large. On peut apprécier de loin – occasion rare à Venise – la structure axiale de sa façade de pierre délicatement équilibrée, qui tranche avec les transepts de briques rouges s’élevant derrière l’édifice et le campanile élancé.










L’intérieur est grandiose et lumineux, radieux et monumental. On ne distingue que deux matériaux de construction, la pierre et le stuc d’un blanc étincelant, la même palette minimale utilisée par Codussi, mais employée ici à l’échelle d’un édifice romain majestueux.





La nef : majestueuse et prestigieuse, la colonnade donne accès, au dessus de la corniche, aux surfaces nettes et dégagées des voûtes.
Peu après l’achèvement du maitre autel du Redentore, Girolamo Campagna et son frère Guiseppe, obtiennent la commande pour la décoration du nouvel autel de San Giorgio Maggiore.

Ils réalisent, en 1592, un groupe en bronze qui reste un des plus beaux exemples de la sculpture vénitienne de la fin du XVI ème : Dieu le Père se tient sur un globe, qui porte la colombe et devant lequel se dresse un crucifix, globe supporté par les quatre évangelistes. Le sens premier de l’œuvre est – selon la contre réforme- la promulgation et la diffusion de la Foi catholique grâce aux textes d’inspiration divine des quatre apôtres.
L’idée de faire porter par les évangélistes le globe sur lequel règne Dieu est d’un effet visuel particulièrement saisissant qui permet à Campagna d’exprimer librement son gout pour la création de personnages musculeux saisis dans des poses incommodes.
Le groupe de Campagna constitue, avec les toiles du Tintoret placée autour du cœur, une sorte de triptyque voulu par l’Aliense, disciple du Tintoret.





Les quarante huit stalles richement sculptées furent réalisées par Albrecht Van der Brulle entre 1594 et 1598 et illustrent la vie de Saint Benoît.





Palladio poursuivit son chantier avec la construction d’un second cloitre magnifique, le cloitre des cyprès.
Le premier cloitre, celui des lauriers, construction raffinée et sobre de style renaissance orné de hautes colonnades, dessiné par Giovanni Buora fut achevé entre 1516 et 1540. Le second cloitre de Palladio, commencé en 1579, se trouve juste derrière. Les simples arcades du rez de chaussée sont surmontées de fenêtres jumelées, la pierre blanche et les murs crépis atténuants la présence funèbre des cyprès.























Baldassare Longhena traita assez souvent, dans le cadre de grands organismes architecturaux, le thème des grands escaliers libres. Loin de n’avoir qu’un rôle fonctionnel dans l’économie de l’édifice, ces escaliers deviennent des articulations architectoniques et des thèmes figuratifs d’une importance capitale dans la construction coordonnée des divers éléments d’un ensemble.
L’escalier de San Giorgio Maggiore est sans aucun doute le plus solennel et le plus complexe par le jeu de rampes et contre-rampes dont le système se nourrit pour, finalement, prendre le rythme paisible d’une loggia à la Véronèse.













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[Zen]

mais tu es une vraie fourmie, toi ! en tout cas, il est très intéressant ton reportage et tes photos superbes ! MERCI

[Jas]

Super dossier
si tu voulais me confier quelques photos pour le site .... :wink:

[Stef*]

Dites, Blandine, votre première superbe photo de San Giorgio, d'où l'avez-vous prise?

[Jas]

Elémentaire mon cher Stef* … Blandine est arrivée avec son avion :wink:

[Blandine]

[Stef*]

:( :( :( :( C'est que la patience et moi.... :( :(

:D :D :wink:

[Catherine C.]

Superbes tes photos Blandine
Merci beaucoup :D :D
Mais tu n'as pas eu de problème pour photographier à l'intérieur de la fondation car lorsque j'y suis allée (il y a un certain temps déjà...) la guide nous l'avait interdit !

[bandjo]

[dominique M.]

avec un bon télé du haut de la Tour de l'Horloge ou d'un balcon de la Salle du Grand Conseil

[Virginie]

Merci pour tes superbes photos, Blandine !

[Albert(o)]

[Catherine C.]

T'as bien raison Albert(o) :wink: Faut pas s'laisser faire Na

[Aginum]

[Danielle]

Enfin vous n'avez pas compris..... :D :D :D sur le môle, y a deux colonnes...... :wink: :wink: :wink: :wink: :wink: alors, sous le sdpattes du lion ou du haut de la queue du crocro.. :wink: :wink: à moins qu'il n'y ait une terrasse sympa au Harris Bar...... :D :D :D :D :D :D :D