il Campiello

[Blandine]

Joelle, je vois que tu parles de Jean Claude Malgoire : quand j’étais présidente de festival, je l’avais invité pour Purcell. Je me souviendrais toujours de son arrivée décontractée, dans l’église où devait avoir lieu le concert. Il me salut et me dit : bon, nous jouons quoi, ce soir !
De quoi stresser légèrement pour l’organisatrice … :wink:

[Zen]

[Gérard]

J'ai trouvé Octavie parfaite , dans la plainte de son drapé bleu-nuit et dans celle de ses solides poignées d'or romaines d'impératrice abandonnée .
Quelques beaux aspects aussi dans la mise en scène . Des rouges pompéiens !
A quoi pouvait donc penser Monteverdi à l'élaboration de son récit chanté , si ce n'est qu'aux précipices profonds qui finissent toujours par engloutir les régents présomptueux , excessivement indélicats , et donc inconvenants .
Décidément , et avec énormément de recul , et pour cause , son faisceau libérien tient vraiment la route !
Monteverdi pensait que , plus que tout autre , le Monarque se doit d'avoir de la tenue . Son devoir . Et voilà son abscence , et voilà son châtiment !
Et , immanquablement , celle-ci influera toujours sur son règne et surtout sur sa durée .
Sénèque , pas mal non plus : ses réparties !
On va bientôt fêter le 150ième anniversaire du grand Puccini , né le 22/12/1858 à Lucca . Personne y pense ?
L'Histoire de la musique de Rebatet ( collection Bouquins de Robert Laffont ISBN 2-221-03591-7 ) , effectivement , et je n'y pensais plus , est aussi des plus intéressantes .
Bien que l'auteur , comme la plupart des plumes de droite de l'époque , était un fasciste français confirmé . Et donc , d'abord et ensuite un horrible antisémite notoire . Une catastrophe , le pus noir de l'Europe , quand on sait le legs et l'empreinte considérables et émotifs qu'a laissé dans le goût de l'esprit européen cette absolument géniale diaspora . A cette époque , à son sommet ! Quelle catastrophe de l'héritage ! Gardons-nous tous à tout jamais de cet esprit nihiliste , destructeur , qui commence d'abord dans le doute absolu de tout , et se termine comme on sait . Dans la terreur . Voeu pieux ?
La nouvelle Littérature reste toute à créer , non pas à recréer , et donc à inventer . Débarrassée des spasmes et des pailles encore fumantes des ruines du 20° . Et même du 19° . C'est écrit dans un grand passage et dans " Les chênes qu'on abat " de Malraux .
Voici ce qu'écrit Rebatet sur " Le Couronnement " :
" L'Incoronazione " est cependant l'oeuvre d'un vieillard de soixante-quinze ans , malade , proche de sa fin . Cette verdeur d'esprit , cette faculté de renouvellement , qui démentent toutes les données physiologiques , seul un autre Italien , dans le cours de la musique , en aura le privilège : le Verdi d'Otello et de Falstaff ."
C'est pas faux .
A l'instant , j'écoutais à la radio " l'île déserte " de Josef Haydn , Patricia Petibon au chant .
Rien n'est perdu !