il Campiello

[Danielle]

Rigoletto depuis la Fenice. et c 'est un inédit!! :D :D :D

[Joelle]

Ellles sont rares les retransmissions de la Fenice

La dernière doit être la Traviata de Carsen le 18 novembre 2004, spectacle de réouverture de la Fenice, et qui est d'ailleurs donnée en alternance avec ce Rigoletto

Si on excepte bien sûr les concerts du 1er Janvier

[Gérard]

J'suis dans les starting-blocks . Pour ce soir . Fin prêt !
Voici ce qu'en dit Arte , dans un style précis . Et bien sûr , émouvant .
" Presque cent cinquante ans après sa création dans ce même théâtre de la Fenice, le drame romantique de Verdi dans tout son éclat, sous la baguette de Myung-Whun Chung.
Dans la Mantoue du XVIe siècle, Rigoletto le bouffon bossu sert sans états d'âme son maître le duc dans ses multiples aventures amoureuses. Il ne se doute pas que celui-ci convoite sa propre fille, l'innocente Gilda, soigneusement gardée à l'abri des regards... Quand il découvre la pièce de Hugo, Verdi s'enthousiasme auprès de son librettiste : "C'est le plus grand sujet et peut-être le plus grand drame des temps modernes. Tribolet [le bouffon hugolien] est une création digne de Shakespeare." La censure vénitienne n'est pas du même avis et n'autorisera la création de l'opéra (initialement appelé La maledizione) qu'après de multiples remaniements, adoucissant la noirceur de la charge. Tribolet devient Rigoletto, et la première a lieu à la Fenice le 11 mars 1851.
La Donna è mobile
Rigoletto, son quinzième opéra, marque un tournant dans l'oeuvre de Verdi. Rompant avec les conventions de l'opéra traditionnel pour mettre les voix et l'orchestre au service de l'intensité dramatique et de l'expression des sentiments, le compositeur signe son premier opéra véritablement romantique - et inaugure la trilogie du même nom, comprenant Le trouvère et La traviata, créés en 1853. Boudée par la critique, mais appréciée du public (qui acclame notamment "la donna è mobile", l'air resté célèbre du duc de Mantoue), cette oeuvre de la maturité créatrice marque l'avènement du style Verdi dans tout son éclat : la musique elle-même raconte et épouse les rebondissements du récit. "

Pour mon voisin du Bas-Berry .
Suis passé au château d'Ars , pour les journées du patrimoine , après avoir rendu visite à la voisine mémorable de La Châtre . En revenant par Châteaumeilllant et Boussac .
Faut que Griggio passe dans cet endroit de toute urgence !
Admirable !
Ils ont reconstitué la chambre de composition du poète rigoriste et fantaisiste polonais .
Sa Mazovie chérie .
J'ignorais totalement qu'il vivait dans une chinoiserie tapissière énigmatique .
Cette merveilleuse reconstitution provinciale est de nature plus qu'exceptionnelle . C'est vraiment incroyable . Un vrai trésor .
Quant à l'endroit , c'est comme Venise : rien n'y a vraiment changé , le regard y demeure un vaste panorama , et la garenne tout aussi immense .
Comme en 1840 .
http://www.pays-george-sand.com/Exposition-Chopin-en-Berry-1839

[dominique M.]

l'enregistreur est "go for launch"!
merci de l'info

[Jas]

Idem

[spritz]

Et alors, ça vous a plu? J'ai hâte d'avoir vos avis! oPersonnellement, j'i et de loin préféré la version en direct de Mantoue, c'était somptueux. Là, franchement, je n'ai pas adhéré au parti pris minimaliste du metteur en scène, on aurait dit un film sur la guerre de 40, les costumes:tristounets...les décors: ???J'ai eu l'impression que le public n'avait pas adoré non plus. En revanche, belles voix, et puis cette musique de Verdi...AAAAHHHHH!

[Gérard]

L'orchestre , sa direction , en phase pile poil avec le chant , précis , les choeurs , excellents , et le rôle de Rigoletto , qui finalement porte tout : très bien .
Y sont vraiment bien ces choeurs .
Chung , très fort , comme d'hab , et visiblement heureux d'être là !
Bon , les décors , c'est vrai , ça fait Bauhaus , Brecht . Le fils de Claude Abbado .
Après tout . L'histoire est cruelle , c'est vrai aussi ; Verdi et Piave en ont fait quelque chose d'incroyable , de magnifié , et maintenant avec le recul , d'immémorial .
Les airs , populaires et grandioses , connus et fredonnés , et pas qu'La Donna , qui s'enclenchent les uns à la suite des autres , voire les uns dans les autres , ne font que nous rattacher à chaque fois à cette histoire tragique : c'est tout le génie de ce dramaturge musical , qui au niveau du malheur parlait en connaissance de cause . Peu retiennent ce côté souvent caché de sa détermination d'artiste .
J'aurais vraiment aimé rencontrer ce géant de la musique . Lui rendre hommage , c'est déjà fait !
Je pense également à chaque fois au public de là-bas , qui se réapproprie finalement le lieu , l'opéra , la scène et tous ses sentiments italianisants . Et c'est normal . Communion en toute simplicité .
C'est cette autre sensation qui me pousse vers là-bas . Enorme !

[Joelle]

On peut toujours s'interroger sur le parti-pris du "dépouillement" choisi par un metteur en scène: Volonté de renforcer le caractère tragique du livret ou la volonté de dépoussièrer à tout prix la tradition du décor et des costumes datés par l'époque de l'action?????
Ce qu'on a vu hier soir ne répond à aucune de ces questions.

La force de cet opéra réside principalement dans le contraste entre l'ambiance fastueuse, frivole et cynique de la cour de Mantoue et le drame humain et intimiste qu'elle va génerer. En nous offrant d'entrée de jeu cette vision austère et glaçante, Daniele Abbado nous prive de cette ambivalence et désamorce le mécanisme cruel de ce drame. Dommage!!!!

Quant aux voix, difficile de se faire une opinion tant la prise de son était médiocre. Rigoletto et Gilda s'en tirent avec le bénéfice du doute, face au Duc qui manquait d'envergure aussi bien dans le chant que dans le jeu.

Bref, une bien décevante soirée

[Danielle]

je suis un peu rassurée, je n'ai pas perdu ........mis à part bien sûr le décor de la Fenice elle-même :( :(

[Stef*]

Un plaisir de te lire Joëlle,
une vision toujours aussi pointue ! :D :D :D :D

[spritz]

Voilà, c'est exactement comme cela que je ressentais les choses, sans parvenir à bien traduire ces impressions . Merci, chère homonyme (et sans doute puits de science musicologique!) pour cette analyse parfaite!
En plus, j'ai passé mon temps à raler car je pensais que le son médiocre venait de ma (vieille) télé!
A propos, Joëlle, j'adore le peu de Verdi que je connais...trop peu... que me conseilles tu d'aller écouter à Paris, je ne connais bien que la Traviata et Rigoletto, et j'aimerai découvrir d'autres opéras.
Bonne journée, amis campiellistes!

[Joelle]

[Albinoni]