Chapitre 4 pg 2           «  Le carnaval des Monstres  »           Sur un scénario de Jas - textes de Marie et Jas

Elle avait commandé, outre les pizzas, une portion de pâtes et une bouteille de valpolicella qu’elle but seule. Lui se contenta d’une pizza et but de l’eau minérale pétillante.
Petite nature ! se moqua-t-elle, Tu ne vas pas t’étouffer avec ce que tu prends ! N’oublie pas que nous allons beaucoup marcher et que nous dinerons assez tard, ajouta-t-elle en riant.

Il avait pris l’habitude de ne pas répondre, peu bavard de nature.

Alourdie par le repas, elle trainaît,  il ne changeait pas d’allure pour autant.
Ils franchirent des ponts qui le charmait, visitèrent des églises qu’il admira.
Il ne se lassait pas de déambuler.
Elle rugissait, quand leurs pas aboutissaient à une impasse, lui en tirait encore plus de plaisir.

S’il connaissait mieux la ville, il aurait multiplié les rues ne menant à rien. C’était comme ça qu’il voyait sa vie personnelle.

Il aurait tant voulu rester seul à Venise ! Il était certain que la cité recélait des tas de belles choses. Et il aurait, peut-être, pu assister à un opéra, à la Fenice. Il aimait tant l’opéra !

Le matin, pour se rendre à son travail, il partait tôt, et prenait tout son temps pour en écouter un dans la voiture. S’il n’y avait pas assez de bouchons, il se garait pour en profiter encore plus.

Trop catholique pour se permettre de divorcer, il endurait la vie avec cette femme qu’il n’avait jamais vraiment aimée. Il n’était pas très jeune quand il l’avait rencontrée chez des amis communs. Elle n’avait pas mis beaucoup de temps à savoir qu’il était célibataire, à jeter son dévolu sur lui.

De guerre lasse, il l’avait épousée avec un secret espoir de briser l’étau de sa solitude. Il lui fallut moins d’un an pour comprendre qu’il s’était lourdement trompé. Elle était vulgaire, inculte, uniquement intéressée par sa grosse personne. Et elle ne voulait pas d’enfant !

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